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SYNDROME DE L’ESSUIE-GLACE .... DOULEURS SUR LE CÔTÉ DU GENOU

Dernière mise à jour : 23 févr. 2023

Chez le coureur, c’est souvent un tendon qui frotte sur un relief osseux. Ça fait de plus en plus mal et vous devez arrêter votre footing ! Heureusement des solutions existent ! Explications !


Par le docteur Stéphane CASCUA, Médecine et Traumatologie du Sport


A la face externe du genou, il existe un gros tendon plat. Il porte le nom de « fascia lata » comme « bande latérale ». Il frôle la portion basse et globuleuse du fémur. A cet endroit, il arrive que la friction soit responsable de la formation d’une grosse ampoule profonde, entre l’os et le tendon. Les médecins parlent de « bursite » pour décrire cette « bourse enflammée ».


Pourquoi ça frotte ?


Ce large tendon relie le haut du tibia à des muscles s’accrochant sur le bassin ou « os iliaque ». La mise en tension de ce «hauban» externe permet de stabiliser les hanches quand une seule jambe est à l’appui. Ce frottement répétitif et irritant ne se produit pratiquement que lors des footings. Vous comprenez désormais tous les noms donnés à cette blessure : « syndrome de la bandelette iliotibiale », « syndrome du fascia lata », « genou du coureur », « syndrome de l’essuie-glace » ou « syndrome de la balayette ».


Pourquoi vous ?


Vous présentez probablement des facteurs favorisants. Les débutants sont plus volontiers touchés ; ceux qui augmentent brutalement leur kilométrage aussi ! La fatigue décompense les anomalies morphologiques et dynamiques.


ANOMALIES MORPHOLOGIQUES ET ERREURS D’ENTRAINEMENT FAVORISENT LE « SYNDROME DE L’ESSUIE GLACE ».


Les jambes arquées et les pieds creux accroissent les tensions externes et font basculer le genou au contact du tendon. Lucky Luck risque de souffrir en courant, il vaut mieux qu’il reste sur Joly Jumper ! Un phénomène comparable se produit chez ceux qui courent toujours sur le même coté d’une route galbée et sur un dévers de montagne. Le pied plat s’écrase et tourne vers l’extérieur à l’appui. L’arrière de la lame tendineuse vient frotter sur le fémur.


Ce n’est pas tout à fait une tendinite !


La douleur débute quelques minutes après le départ de votre footing. Elle augmente peu à peu. Ça brûle de plus en plus ! Souvent, vous êtes obligé d’interrompre votre entraînement. Vos sorties sont de plus en plus courtes ! Vous finissez par renoncer ! Après votre séance la douleur disparaît assez rapidement. Si vous insistez, elle revient dans les escaliers voir même en marchant. Étonnamment, vous n’avez pas mal à vélo, ni même au tennis ! C’est normal ! Souvenez-vous, il faut répéter inlassablement les flexions/extensions sur une seule jambe pour faire gonfler la « bursite ». L’enchaînement des symptômes propres à ce frottement tendineux est bien différent de celui des tendinites traditionnelles par tractions. Au stade initial de ces dernières, les douleurs cèdent à l’échauffement pour réapparaître «à froid».


Des semelles pour commencer


En plus des conseils d’entraînement autour de la progressivité et de la régularité, les semelles sont bien utiles. Elles ont pour mission de compenser les troubles statiques et dynamiques favorisant la « bursite ». Les jambes arquées et les pieds creux sont corrigés par un relief externe. Ce dernier bascule… légèrement… le genou vers l’intérieur et réduit les frottements. Les pieds plats ne tournent plus vers l’extérieur grâce à un bon galbe soutenant la voute plantaire. Notez bien que l’usure des chaussures tend à aggraver vos anomalies morphologiques : les pieds creux les déforment vers l’extérieur, les pieds plats vers l’intérieur. Si vos «joggings» sont très «fatigués», il suffit parfois d’en changer. Dans le premier cas, choisissez plutôt des modèles pour supinateurs, dans le second, pour pronateurs.


La rééducation n’est pas très efficace


On vous conseille parfois d’étirer votre « fascia lata » en croisant la jambe blessée derrière le membre sain tout en basculant les épaules du côté opposé. Malheureusement, il ne s’agit pas d’une lésion de traction et le hauban externe doit se tendre pour stabiliser le bassin à la course. Son assouplissement est inutile. Vous comprenez pourquoi les étirements n’apportent que rarement un soulagement. Les « ultrasons » sont souvent trop soft et les « massages défibrosants » trop agressifs pour se montrer efficace.


Une infiltration peut être envisagée


Les conseils d’entraînement et l’ajustement du chaussage contribuent à prendre en charge les causes de la friction. Ils sont indispensables ! Mais parfois, ils se révèlent insuffisants. Le gonflement est si volumineux qu’il s’auto-entretient : « Plus ça frotte, plus ça gonfle et plus ça gonfle plus ça frotte ». Il faut traiter les conséquences du frottement … le gonflement !


L’INFILTRATION FAIT DISPARAITRE LE GONFLEMENT, LES SEMELLES ÉVITENT QU’IL NE RÉAPPARAISSE


Une infiltration dans la « bursite » permet de la faire sécher et brise le cercle vicieux. Comme vous le constatez, il ne s’agit en aucun cas de piquer le tendon ! Aucun risque de fragilisation ! Il suffit juste de ne pas courir au cours de la semaine suivante et de reprendre progressivement avec les semelles.


Exceptionnellement, la chirurgie !


Quand la lésion est très ancienne, la coque de la bursite devient rigide comme un « abricot sec ». Semelles et infiltrations ne parviennent pas à interrompre les frottements. Le chirurgien doit enlever cette vieille membrane fibreuse. Il en profite pour désépaissir l’arrière du tendon responsable de la friction. Le sport ne peut être repris que 4 mois après l’intervention.


Continuez le sport !


Cette lésion est spécifique. Elle est provoquée par la mise en tension du hauban externe pour stabiliser le bassin. En l’absence d’appui ou quand les hanches sont en équilibre, à priori, pas de douleur ! Vous pouvez nager et pédaler ! Même l’elliptique est souvent possible ! Les endurants peuvent garder la forme ! Puisque l’irritation est induite par un mouvement répétitif, les sports à gestuelle variée, comme le foot ou le tennis, se révèlent fréquemment indolore. Alors, variez les plaisirs !


Reprenez la course !


Equipé de vos semelles, parfois après une infiltration, renouez avec la course. Le miracle n’est pas instantané, un peu de progressivité s’impose. Trottinez 5 à 10 minutes puis enchaînez avec du vélo ou de l’elliptique autant que vous souhaitez. Ainsi, vous réalisez un véritable entraînement ! Ajoutez 5 à 10 minutes de course par séance, réduisez d’autant les autres activités «cardio». Rapidement, vous atteignez 30 minutes à 1 heure. Peu à peu, reprenez-le fractionné. C’est fait, vous pouvez préparer votre prochaine compétition. Si vos anomalies morphologiques et dynamiques sont modérées, si votre bursite a été largement favorisée par un entraînement anarchique, il est probable que vous puissiez abandonner vos semelles dans quelques mois … Prenez soin de suivre un programme bien conçu, progressif et varié !



BEAUCOUP D’AUTRES CAUSES …


Le plus souvent, chez le coureur de fond, les douleurs externes de genou sont provoquées par ce frottement tendineux. Cependant, il faut suspecter d’autres blessures : une lésion du ménisque externe, une souffrance de la rotule ou de l’articulation entre le tibia et le péroné, une tendinite des fléchisseurs de genou, une fracture de fatigue, etc. Bref, l’avis de votre médecin du sport s’impose pour faire la part des choses.


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