Par le Docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport et rédacteur en chef de www.docdusport.com
De nombreux modèles de soutien-gorge conçus pour le sport vous sont proposés. Les études montrent qu’ils vous assurent un maintien efficace. D’autres chercheurs mettent en évidence que les sollicitations mécaniques sont bénéfiques à la tonicité des seins. Alors que faire ?
C’est une règle d’or de l’entraînement : toute stimulation est à l’origine d’une adaptation source de progression… à moins que cette stimulation excessive ne devienne agression ! Et les seins ? Peuvent-ils se renforcer ? Peuvent-ils s’abîmer ?
LES SEINS SONT-ILS FRAGILES ?
Au centre du sein, on trouve la glande mammaire. Elle est entourée de beaucoup de graisse. Le soutien-gorge naturel est constitué d’un maillage fibreux appelé « ligament de Cooper » et de la peau. On trouve aussi le « peaucier du cou », un muscle fin et superficiel qui s’étale en éventail de la gorge à la partie haute des seins. Il se contracte lorsque vous faites la grimace. Les pectoraux se situent sous les seins et ne peuvent contribuer au maintien de la poitrine. Cependant, certains anatomistes évoquent des ramifications avec le ligament de Cooper. Pour les défenseurs du soutien-gorge toutes ces structures sont frêles et vulnérables. Pour les autres, elles peuvent se fortifier à la faveur de sollicitations mécaniques.
ÇA BALANCE PAS MAL !
Dans une étude récente, Élodie MUTTER a tenté de quantifier les contraintes physiques imposées à la poitrine lors d’un footing à 9 km/h. Un accéléromètre a été posé juste au-dessus du mamelon. Sans soutien-gorge, il a enregistré des accélérations verticales égales à cinq à six fois le poids du sein. L’oscillation haut-bas était de 6 cm et de 9 cm de droite à gauche. Avec les sept soutien-gorge de sport testés, le mouvement était nettement limité, de l’ordre de 70 %. Mais, à long terme, cette sollicitation résiduelle altère-t-elle la tenue de la poitrine ?
UN AN SANS SOUTIEN-GORGE
Laetitia PERROT et Jean Denis ROUILLON ont demandé à trente-trois sportives de 18 à 25 ans d’enlever leur soutien-gorge dans la vie quotidienne et à l’entraînement. L’inconfort ne dura que quelques semaines et fit rapidement place à une sensation d’aisance. Loin d’assister à un affaissement de la poitrine, les chercheurs constatèrent une diminution de la distance épaule-mamelon et une réduction des vergetures. En 2006, une étude de trois ans menée auprès de deux cent cinquante femmes confirma ces conclusions. Néanmoins, attendez d’autres opportunités pour jeter votre soutien-gorge ! Ces résultats ont été obtenus chez des femmes jeunes, minces et sportives. Un compromis est probablement envisageable.
SOUTIEN-GORGE : MODE D’EMPLOI
Un bon soutien-gorge de sport agit par « encapsulation » des seins, comme le tissu fibreux naturel. Il ne présente aucune armature qui cisaillerait le réseau ligamentaire de maintien. Il doit bien évacuer la chaleur pour éviter les œdèmes déstructurant la glande mammaire. Pour fortifier les systèmes naturels de maintien, les sportives jeunes, sveltes et assidues peuvent essayer de s’en passer à l’occasion d’un petit footing par semaine. Les femmes plus âgées ou présentant une poitrine plus généreuse peuvent être rassurées. Les sollicitations mécaniques imposées par le sport mais limitées par un bon soutien-gorge raffermissent probablement le maillage fibreux des seins. De plus, il a été mis en évidence que l’exercice permettait un renforcement des muscles longeant les vertèbres et un redressement de la colonne dorsale.
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