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FIBROSES ET ADHERENCES : LES OUBLIEES DES BLESSURES !

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Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport

Rédacteur en chef de www.docdusport.com 

 

Vous avez encore mal quelques mois votre traumatisme ou votre opération. Les examens de contrôle sont normaux. Personne ne trouve ce que vous embête ! Et, si vous aviez une fibrose ou des adhérences ? Explications et solutions ! 

 

Une plaie ! Une déchirure ! C’est une urgence pour le corps ! Saignement puis comblement du trou par une croute. Très vite, les fibrocytes, les cellules amenées par le sang, produisent un magma de fibres enchevêtrées.  Vous connaissez l’adage : la nature a horreur du vide ! Au paléolithique, sapiens continuait à bouger en limitant sa douleur. Sous l’effet des contraintes progressives, les fibres s’alignaient et s’organisaient pour y résister. On parle de « mécanisation de la cicatrice ». Aujourd’hui, on opère puis on immobilise les lésions graves.  On met des plâtres ou des attelles pour d’autres blessures. Homonculus modernus a moins d’obligations motrices. Il s’inquiète et ménage parfois un peu trop son appareil locomoteur.

 

CAS CLINIQUES AUTHENTIQUES ET EMBLEMATIQUES

 

A l’issue, la cicatrice est épaisse et rigide avec de petites fibres nerveuses coincées et sensibles.  Elle se comporte comme un maillon rigide dans une chaîne élastique. Elle est douloureuse dès la mise en tension. Parfois, elle colle aux tissus voisins, à la peau en superficie, à l’os en profondeur. Chaque mise en fonction tire sur la zone sensible. Vos douleurs ne sont pas liées à une insuffisance de cicatrisation … plutôt à un excès ! Pour vous soulager, il est impératif d’assouplir votre fibrose et de libérer vos adhérences ! Cas cliniques authentiques en emblématiques …





 



Run and Bike et baie vitrée …

 

Kévin adore la compétition. Il pratique le triathlon mais il aurait pu également devenir cascadeur 😊 ! Il est arrivé chez son ami Jordan pour prendre le départ d’un Bike and Run tout proche. Il déambule dans la maison en révisant et en visualisant la stratégie des relais. Malheureusement, il n’a pas parfaitement intégré la géographie dès lieus … et percute la baie vitrée de la véranda. Elle vole en éclat ! L’impact se situe au niveau de son genou. L’examen des pompiers met en évidence une plaie profonde à la face latérale de son articulation … comme souvent le verre n’est arrêté que par l’os ! Il est suturé rapidement aux urgences. Lorsque je l’interroge, il ne mentionne qu’un seul plan de réparation.

 

PLAIE PUIS ADHERENCES DES MULTIPLES PLANS DE GLISSEMENT

 

Je l’adresse à chirurgien expert pour éliminer une lésion d’un tendon et d’une membrane articulaire. Pas de drame ! La rééducation peut commencer. Quand je le revois 6 semaines plus tard, il ne parvient toujours pas à courir mais il pédale et nage sans souci. Voilà qui semble cohérent avec un mauvais fonctionnement voire des adhérences de ses haubans latéraux de membres inférieurs qui stabilisent le bassin quand il est en appui sur une seule jambe. Pourtant, en rééducation, il fait plein d’exercices des squats, des fentes et du renforcement des muscles concernés. A l’examen, il présente une grosse cicatrice rigide et adhérente. Tous les plans de glissement, peau, graisse, tendon, bourse et membrane articulaire, doivent être collés. Les mouvements réalisés ne parviennent pas à agir localement sur ces tissus fixés les uns sur les autres. Et, il n’a bénéficié d’aucun traitement local … Je glisse un petit mot bienveillant à sa bonne kiné et je l’invite à déployer toute son expertise professionnelle pour masser et décoller cette cicatrice … Après une séance, Kévin recourt sans douleur !

 

Je stagne depuis des mois ! J’ai mal !

 

Ousmane pratique le foot passionnément. Il y a 8 mois, il été opéré. Le chirurgien a réaxé sa rotule qui était déviée vers l’extérieure et frottait douloureusement sur son fémur. L’intervention s’est bien déroulée, son articulation est désormais parfaitement alignée. Cependant, depuis 4 mois, depuis que le renforcement est devenue plus intensif et qu’il a repris un travail d’appui avec son kiné, des douleurs l’empêchent de progresser. Il a bénéficié d’injection d’acide hyaluronique pour lubrifier son articulation et favoriser le glissement articulaire. Le geste s’est révélé sans grande efficacité. A l’examen, le volume des cuisses est nettement asymétrique. Il ne parvient pas à se remuscler ! Pourtant, sa rotule est indolore et coulisse harmonieusement dans son couloir. En sollicitant la contraction intense de son quadriceps, je lui demande de montrer le plus précisément possible le siège de ses douleurs. Il ne m’indique pas sa rotule mais les cicatrices des voies d’abord chirurgical, juste en dessous, là où glisse les haubans tendineux.

 

VOIES D’ABORD CHIRURGICALES PARFOIS DURES ET COLLANTES 

 

A la palpation, ces zones sont indurées, creusées, adhérentes sur l’os et très sensibles. Il n’a jamais été massé à cet endroit, il n’a fait que des exercices. Je lui fait une petite démonstration de massages défibrosants douloureux pendant … il se tortille sur la table … mais soulageant après ! Il faut bien décoller pour libérer 😊 ! Déjà, les tests fonctionnels sont moins pénibles ! Je l’adresse à un kiné sensibilisé à ces pratiques. Je lui montre comment s’adonner à de l’autorééducation avec des poignées de massage disponibles sur le net pour quelques euros. En l’absence de douleur, il pourra réenclencher le cercle vertueux du travail musculaire. Je l’invite aussi à multiplier les séries longues avec les charges légères pour bien faire coulisser les tissus et obtenir un gain de masse en réaction au manque d’oxygène dans ses cuisses qui chauffent. Nous faisons le point 6 semaines plus tard. Il est ravi ! Ses cuisses sont symétriques. Ils ne souffrent plus. Ses douleurs n’étaient pas articulaires ! Ce n’était pas grave ! Juste des tissus localement adhérents et rigides ! Encore fallait -il en faire un diagnostic précis et programmer une prise en charge ciblée. Il va pouvoir accélérer en course à pied et débuter les éducatifs footballistiques ! Encore un bon mois et il rejoindra son équipe !

 

J’ai récidivé lors de mes premiers fractionnés !

 

Thierry est coureur de fond. Il taquine le marathon mais il préfère le 10 bornes. Sur sa distance fétiche, il tourne en 37 minutes. Il avance ! Il y a 3 mois, il a fait un claquage du mollet en accélérant en fin de compétition. Il a consulté rapidement. Il a arrêté le running mais Il a pédalé un peu. Il a fait des exercices en rééducation, notamment le fameux protocole de Stanish consistant à monter sur la pointe des pieds au bord d’une marche et à redescendre lentement. A 4 semaines de sa blessure, il a repris la course tranquillement. A 6 semaines, il renoue avec le seuil. A 8 semaines, il réalise une séance de VMA. Au troisième 30 / 30, il est stoppé par une nouvelle douleur du mollet !

 

ETIREMENTS ET FREINAGES NE PARVIENNENT PAS TOUJOURS A CIBLER LA FIBROSE

 

L’échographie n’est pas dramatique, on voit quelques fibres musculaires désinsérées … autour d’une cicatrice fibreuse. Malgré ses demandes son thérapeute ne voulait pas masser car il lui rappelait que cette thérapeutique n’était validée par les études récemment pratiqués par les kinés. Qu’importe, dans quelques jours, Thierry reprendra une autorééducation. Il utilisera son pistolet de massage sur la zone douloureuse, 1 à 3 minutes par jour puis fera un peu de Stanish et il enchaînera avec l’entraînement. A la demande, le soir, il appliquera une ventouse électrique pour décoller, chauffer et faire vibrer sa cicatrice. Parfois, il ira décorder sa fibrose avec des poignées de massage. Bien-sûr, il n’arrête pas le sport. Les contraintes mécaniques progressives et croissantes participent à la rééducation et orientent les fibres assouplies dans l’axe des sollicitations. Vélo, elliptique, marche en pente sur tapis, trottinement, course puis accélérations se succèdent rapidement. A un mois de son alerte, il a repris la piste à vive allure. Nous allons pouvoir discuter de sa préparation à son prochain 10K.

 
 
 

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