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UN BALLON POUR BALLONER

  • secretariatdocteur4
  • il y a 3 jours
  • 4 min de lecture

REFERENCES, CONNAISSANCES,

EXPERIENCE, COMPETENCE, PATIENCE ET BON SENS !

 

Par le docteur Stéphane Cascua, médecin du sport

Rédacteur en chef de www.docdusport.com

 

L’intérêt santé de l’assise ballon ne semblent pas valider par les dernières études. Bien évidemment, ces recherches doivent être interprétées voire remises en question au travers des connaissances, de l’expérience et du bon sens !


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L’analyse de la bibliographie scientifique est toujours complexe et nécessite une réelle expertise. Les plus grands spécialistes, médecins, pharmaciens, statisticiens sont sollicités par l’Agence Européenne du médicament et la Haute Autorité de Santé pour « étudier les études ». Afin d’obtenir la mise sur le marché et le remboursement des nouveaux médicaments, les grands laboratoires transmettent les données recueillies à l’occasion de recherches ayant couté plusieurs millions d’euros. Les protocoles, les résultats, l’équilibre « risques bénéfices » et surtout les biais sont évalués avec précision. De nombreuses molécules apparemment efficaces sont retoquées. De surcroît l’enquête se poursuit après utilisation massive. On parle de « phase 4 ».  De fait, il arrive qu’à la lumière de son usage, le produit se révèle dangereux et soit retiré du marché.

 

L’ANALYSE DES PROTOCOLES ET DES ETUDES NECESSITE UNE REELLE EXPERTISE

 

 

Deux immenses études sont emblématiques des erreurs possibles et de leurs conséquences gravissimes. Elles ont servi de référence pendant des années … et les concepts défendus ont répandu leurs effets indésirables sur toute la planète … Les biais sont enfin reconnus et le monde scientifique fait désormais marche arrière !

 

Attention aux études !

 

La première publication porte le nom d’Etude des sept pays. Le cardiologue Ansel Keys a mis en évidence que les pays qui consommaient le plus de graisses avaient plus de crises cardiaques. Tous les gouvernements ont repris cette informations pour enclencher des programmes de prévention anti-lipides et pro-glucides. A la clé, cinquante ans plus tard, une épidémie mondiale de diabète gravissime ! Premier biais inacceptable, corrélé à la conviction du chercheur, la confusion entre corrélation et causalité ! Les graisses sont associées aux infarctus … mais rien ne prouvait … et rien ne prouve désormais… qu’elles en soient la cause ! Deuxième biais, le cardiologue a choisi les pays qui collaient à son hypothèse. Il a conservé la France comme contre-exemple et a inventé la notion de « paradoxe français ». N’oublions pas que Churchill aimait a répété : « Je ne crois qu’aux statistiques que j’ai falsifié moi-même ! ». De façon moins marquée, ce risque existe toujours ! Il est connu sous le nom « d’effet d’allégeance » ou de « biais d’optimisme ». Ainsi, la conviction de l’auteur multiplie par 1,3 la probabilité que son étude soutienne son hypothèse. Et lorsqu’il existe un financement ce facteur est de 3 à 4 !

 

LES GRANDES ETUDES SONT PARFOIS PRISES A DEFAUT

… ET LES CONSEQUENCES DESASTREUSES

 

L’étude « Women’s Health Initiative » a mis en évidence une maigre augmentation des cancers du sein en cas de traitement hormonal de la ménopause. Elle a été instantanément relayé par les médias américains.  Depuis 15 millions de femmes ont été privé d’un traitement source de santé et de bien-être. Les biais étaient très nombreux : hormones de jument et de synthèse, absence d’individualisation et d’adaptation des doses, traitement trop tardif, beaucoup de patientes obèses. Une étude française menée par une grande mutuelle a dédouané le traitement bien adapté. Les femmes matures ont de nouveau droit au confort physique et émotionnelle !

 

Assise ballon : être assis ou être en mouvement ?

 

« Être assis, c’est être assis » : c’est l’injonction provocatrice qui conclue l’une des études mettant en évidence l’inefficacité de l’assise ballon sur le mal au dos et sur la dépense énergétique. Lorsqu’on observe plus attentivement le protocole, les sujets restaient immobiles pour frapper sur l’ordinateur. Pour ces raisons de sécurité et de confort, les ballons destinés à la bureautique sont lestés et agrippant. De fait, ils sont stables et les micromouvements sont quasi-inexistants. De fait, l’efficacité de ce concept ergonomique impose des gestes volontaires de flexion, d’extension et d’inclinaison. Dans ces conditions, ils permettent de changer de position ! En effet, toute bonne posture devient mauvaise quand elle se prolonge ! Les articulations sont faites pour s’articuler ! Grâce aux variations de pression, le cartilage s’oxygène et se nourrit, le disque intervertébral se réhydrate et s’assouplit. Les douleurs diminuent. A l’aide des variations de tensions, le muscle pompe le sang, modifie son activation neurologique et limite les contractures. Heureusement, d’autres études réalisées sur un échantillon bien plus large, sur une plus longue durée incluant une période d’adaptation puis d’exploitation de l’équipement montrent une réduction des douleurs et une meilleure activation musculaire. En pratique, il est recommandé d’utiliser le ballon occasionnellement puis progressivement et pourquoi pas tout au long de la journée … en bougeant sur l’assise ! L’injonction provocatrice validée par la vraie vie et le retour patient deviendrait … « le ballon oui ! Mais en ballonnant ! »

 

 

Keys A (ed.). Coronary Heart Disease in Seven Countries. Circulation 1970; Suppl. to vol. 41: 1–211.

 

Writing Group for the Women’s Health Initiative Investigators. Risks and benefits of estrogen plus progestin in healthy postmenopausal women: principal results from the Women’s Health Initiative randomized controlled trial. JAMA. 2002; 288(3):321-333. doi:10.1001/jama.288.3.321

 

Gregory DE, Dunk NM, Callaghan JP.Stability ball versus office chair: comparison of muscle activation and lumbar spine posture during prolonged sitting.Human Factors. 2006; 48(1):142-153. doi:10.1518/001872006776412243 — PMID: 16696264

 

McGill SM, Kavcic NS, Harvey E.Sitting on a chair or an exercise ball: various perspectives to guide decision making.Clinical Biomechanics. 2006; 21(4):353-360. doi:10.1016/j.clinbiomech.2005.11.006 — PMID: 16423332

 

Kingma I, van Dieën JH.Static and dynamic postural loadings during computer work in females: Sitting on an office chair versus sitting on an exercise ball.Applied Ergonomics. 2009; 40(2):199-205. doi:10.1016/j.apergo.2008.04.006 — PMID: 18562033

 

Behm DG, Cavanaugh T.Unstable surfaces: Does sitting on a stability ball improve posture or core muscle activation?Journal of Strength and Conditioning Research. 2011; 25(12):3499-3505. doi:10.1519/JSC.0b013e31821764a6 — PMID: 22027860

 

Ribeiro DC, Sole G, Abbott JH, Milosavljevic S.Sitting on stability balls: biomechanics evaluation in a workplace setting.Journal of Occupational and Environmental Hygiene. 2013; 10(2):79-90. doi:10.1080/15459624.2012.747405 — PMID: 23252582

 

 
 
 
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