A Nice, il y a quelques années, un triathlète a été victime d'un infarctus du côlon dont l'ablation en urgence s'est imposée. Les trois quarts des triathlètes décrivent des douleurs abdominales altérant leurs performances !
Pourquoi d'abominables douleurs abdominales ?
Pendant l'exercice physique, un maximum de sang gagne les muscles en action et la peau pour évacuer la chaleur produite. Pour cela, les vaisseaux y menant s'ouvrent, alors que ceux se dirigeant vers le tube digestif se ferment. Il en résulte un manque d'oxygène source de douleur et de perturbation du fonctionnement : " crampes" …infarctus !
Les hormones sécrétées lors de l'effort, notamment la fameuse "adrénaline", mettent à la disposition de l'organisme les réserves énergétiques et favorisent leur combustion. Elles s'opposent radicalement au fonctionnement de la digestion qui se situe dans un contexte d'absorption et de stockage de ces mêmes substances. Ces hormones du stress altèrent le transit et provoquent des remontées acides et des spasmes douloureux.
Dans l'abdomen, les intestins sont suspendus à des ligaments appelés "mésentères" à l'intérieur desquels cheminent des vaisseaux. Les secousses produites par la course à pied créent de petites déchirures et de micro-hémorragies aux points d'accrochage.

Comment éviter ses douleurs digestives ?
Pour réduire les souffrances du tube digestif par manque d'oxygène: entraînez-vous ! Entraînez votre cœur ! Plus votre débit cardiaque est élevé moins il est nécessaire d'empiéter sur le sang destiné au tube digestif ! Buvez pendant l'effort : comme tout muscle, il s'adaptera pour utiliser au mieux l'oxygène mis à sa disposition.
Afin de diminuer l'influence des hormones du stress sur le tube digestif, soyez "relax", ne vous mettez pas la pression, amusez-vous, faites-vous plaisir…vous serez meilleur !
Les microtraumatismes digestifs provoqués par la course à pied diminuent en travaillant l'amorti" ou le "glissé" de sa foulée et en renforçant sa sangle abdominale.
Bien s'alimenter, particulièrement avant la compétition, permet d'éviter de nombreuses douleurs digestives. Certains nutritionnistes recommandent d'éviter toutes les fibres dans les 48 à 72 heures précédant l'épreuve. Souvent, si tout se passe bien à l'entraînement, il est préférable de ne pas trop déranger vos bactéries productrices de gaz en changeant leur apport énergétique; il est conseillé de ne pas modifier ses bonnes habitudes alimentaires, tout juste d'enrichir encore sa ration en glucides, surtout s’il s'agit d'une épreuve nettement plus longue que vos entraînements habituels.
Le dernier repas avant l'épreuve est essentiel. Il faut l'avaler au moins trois ou quatre heures avant le départ. Il doit contenir un minimum de graisses et, selon la sensibilité de chacun, il faut éviter les fibres, le lait ou les jus d'agrumes. En pratique, fromage blanc 0% avec corn-flakes et fructose peuvent convenir. Prenez-en l'habitude et allez vous entraîner dans ces conditions !
Pendant la compétition, un dilemme se pose. Pour ne pas faire souffrir votre tube digestif, il ne faut pas trop le faire travailler; si vous ne buvez pas, la déshydratation aggrave la fermeture des vaisseaux menant aux intestins.
Un compromis s'impose. Ne pas ingérer un aliment solide sur un promo ou un CD. Boire peu mais souvent: quelques gorgées, toutes les quinze à vingt minutes, d'une boisson contenant des sucres et des minéraux en concentration optimum. Les "boissons de l'effort" correspondent bien à ces critères, mais il est préférable, par temps chaud, de les diluer plus que recommandé sur la notice.
Si malgré ces conseils, vos douleurs persistent et surtout s'il existe des saignements, consultez votre médecin du sport. Après avoir éliminé les problèmes "extra-sportifs", il vous prescrira peut-être, selon la nature exacte de vos symptômes, des antispasmodiques, des antidiarrhéiques ou une poudre d'argile protectrice. Ainsi, vous renouerez avec la performance et surtout vous retrouverez le plaisir de l'effort.
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