Depuis peu, les ondes de choc ont démontré leur efficacité pour soigner les tendinites. Le docteur Hervé de LABAREYRE a largement contribué à valider cette technique. Il nous explique pourquoi et comment cette méthode peut vous soulager.
Par le docteur Stéphane Cascua avec la collaboration du docteur de LABAREYRE, traumatologue du sport et ancien médecin des équipes de France d’Athlétisme.
Un tendon est une cordelette fibreuse reliant un muscle à un os. Il transmet la force de contraction et mobilise l’articulation. Il s’abîme surtout lors des mouvements de freinage type réception de saut. Dans ces circonstances, l’articulation part dans un sens et le muscle tire dans l’autre : le tendon est écartelé. Le plus connu des tendons et le plus souvent abîmé se situe à l’arrière de la cheville. C’est le tendon d’Achille.
Les tendinites n’existent pas.
On parle de « tendinopathie » ou « maladie du tendon ». En effet, dans le langage médical, le suffixe « ite » signifie « inflammation » comme appendicite veut dire « inflammation de l’appendice ». Une « tendinite » n’est pas une inflammation du tendon, au contraire ! Le tendon blessé a été victime de micro déchirures. Il présente désormais une ancienne cicatrice épaisse, rigide et anarchique comme une balafre sur une peau mal suturée. Les fibres ne sont pas alignées dans l’axe des contraintes mécaniques mais enchevêtrées. Elles se cassent dès la remise en tension à la manière de vos gerçures hivernales lorsque vous tentez d’esquisser un sourire.
Casser le tendon pour le réparer.
Les ondes de choc sont produites par un percuteur ressemblant à un pistolet. Au cours d’une séance classique, une bille métallique de quelques millimètres de diamètre vient frapper 2 000 fois la peau et le tendon sous-jacent à une fréquence de 10 fois par seconde. Ça fait mal ! Mais c’est pour la bonne cause ! Voilà qui permet de casser la vieille cicatrice fibreuse et de relancer un processus de réparation plus actif. La lésion saigne un peu, des globules blancs arrivent pour digérer les débris. Tout se passe comme si les ondes de choc réactivaient l’inflammation locale pour nettoyer la cicatrice ! Cinq à six séances à une semaine d’intervalle permettent de guérir 75 % des tendinopathies d’Achille.
Le sport n’est pas interdit, il est conseillé !
Pour peaufiner le traitement et éviter la récidive, il vous reste à favoriser la formation d’une belle cicatrice aux fibres souples, parallèles aux contraintes naturelles. Pour cela rien ne vaut l’action ! Votre kinésithérapeute est invité à étirer votre tendon. Il peut même vous demander de ralentir simultanément le mouvement pour augmenter les tensions. Parallèlement, vous devez faire du sport. Le vélo, exempt de réception, est souvent praticable à toute intensité. Vous pouvez aussi courir. Une petite douleur est même tolérée si elle disparaît après 10 minutes d’échauffement pour ne pas réapparaître au cours de l’activité. Dans ce contexte, on peut considérer qu’elle est provoquée par la rupture de quelques adhérences inutiles et anarchiques. La lésion ne s’aggrave pas, au contraire. Le mécanisme de freinage inhérent à chaque foulée contribue à la « mécanisation de la cicatrice ». Néanmoins, pendant le traitement par ondes de choc, il est d’usage de déconseiller les sports avec bondissements type tennis ou volley. Ce n’est qu’à l’issue de vos séances que vous pourrez retrouver progressivement le plaisir de votre sport préféré.
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