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MICHEL ROBERT : « DEPUIS L’AGE DE 40 ANS, MON CORPS N’A CESSE DE PROGRESSER »

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Dernière mise à jour : 24 mars 2023


A 62 ans, Michel ROBERT est le cavalier de saut d’obstacle Français le plus titré ! Plus en forme que jamais, il tourne encore au meilleur haut niveau ! Il nous dévoile les secrets de son exceptionnelle longévité.


Propos recueillis par le docteur Stéphane Cascua, médecin du sport.


C’est en fin d’après midi qu’un dialogue convivial peut s’instaurer. Comme chaque matin, Michel ROBERT était monté à cheval pendant 4 à 5 heures. Il avait musclé, assoupli, affiné le dressage de 3 à 5 athlètes internationaux. Après une courte sieste, il avait enchaîné avec tout le travail administratif indispensable à la gestion de son écurie.


Alors ! Quel est votre secret pour mener à bien une carrière aussi prolongée au sein de l’élite ?


Je crois que c’est simple ! La passion et le désir permanent de progresser … j’ai encore de la marge ! C’est motivant ! D’autant que la pratique du concours de saut d’obstacle a beaucoup évolué. L’approche est différente. Les parcours sont plus techniques. L’entraînement des chevaux est plus analytique … peut-être plus scientifique. Heureusement, « sentir le cheval », « réfléchir à l’instinct » reste essentiel et peut encore faire la différence. Sous peine de disparaître, il a fallut s’adapter, s’améliorer ! Un challenge quotidien !


Et sur le plan physique, comment faites-vous ?


Vers 40 ans, j’ai vraiment modifié mon mode de vie. Auparavant, je fumais et prenais trop d’alcool. J’abusais du café et mangeait trop de viande. Je ne me sentais pas bien ! Je finissais les parcours essoufflés. J’étais raide et j’avais mal au dos. Alors, peu à peu, j’ai arrêté tout ces excès et je me suis mis au yoga. J’ai bouquiné sur le sujet et pris des cours à domicile une fois par semaine. Désormais je fais 30 à 40 minutes de gym et d’assouplissements tous les matins, à la maison comme en déplacement ! Depuis l’âge de 40 ans, mon corps n’a fait que progresser. J’ai incroyablement gagné en souplesse. Au quotidien, c’est un vrai confort, tous les mouvements sont plus faciles. A cheval, j’ai découvert une aisance que je n’avais pas à 20 ans.


Vos vieilles douleurs ont disparues ?


Pendant 22 ans, de 18 à 40 ans, j’ai souffert d’une sciatique. Ma douleur commençait dans le dos et descendait dans la jambe. Mes orteils étaient faibles et engourdis. J’avais 2 grosses hernies discales.


Vous imaginez le handicap pour un cavalier ! Mais, j’ai toujours refusé les infiltrations et les opérations. Un grand professeur m’a dit : « Si vous ne vous faites pas opérer, si vous n’arrêtez pas l’équitation, vous allez finir en fauteuil roulant ». J’ai continué à monter à cheval … j’ai ajouté ma nouvelle hygiène de vie, mon yoga et ma gym quotidienne … et les douleurs ont disparues. Les hernies ne sont même plus visibles sur l’IRM.


Et vous travaillez un peu votre cœur, vélo ou footing ?


Non, avec 5 heures d’équitation par jour, ce doit être suffisant. Je ne chôme pas quand j’entraîne un cheval. Trois quart des séances sont consacrés au travail sur le plat et un quart à l’obstacle. Là c’est particulièrement intensif. Avec la fédération, nous réalisons plusieurs fois par an des tests d’effort sur vélo pour contrôler notre cœur. Les médecins ne décèlent aucun problème et il semblerait même que mes performances s’améliorent d’année en année ! Quand je regarde mes jeunes adversaires quitter la piste, ils paraissent souvent plus fatigués que moi.


Au cours de cette période charnière, vous avez également modifié votre alimentation.


Oui, j’ai arrêté la viande et le poisson ; par dégout mais aussi pour ne pas cautionner l’abattage des animaux. J’ai gardé les œufs et les produits laitiers. Je prenais soins d’associer les légumineuses et les féculents pour équilibrer mon apport en protéines végétales. C’était facile à la maison, beaucoup plus difficile au restaurant en période de concours hippique. Il y a quelques années, j’ai fait un gros malaise … Ma femme m’a convaincu de réintroduire le poisson et je mange des œufs le matin. Ca va mieux !


Alors, racontez nous la semaine de Michel ROBERT, en saison de compétition.


Du lundi ou mercredi ou jeudi, je monte mes pensionnaires à la maison. En milieu de semaine, je rejoins par le train ou en avion le lieu du concours. Les chevaux voyagent le plus souvent en camion. Les 3 à 4 derniers jours de la semaine sont intenses et les parcours s’enchaînent. Pour récupérer, j’ai besoin de ma petite sieste de 20 minutes et je repars en pleine forme. A n’importe quel moment de la journée, quand j’en ai l’opportunité, je m’allonge !


EN CONCOURS HIPPIQUES, J’AI BESOIN D’UNE PETITE SIESTE ET JE REPARS EN PLEINE FORME.


Que ce soit dans le camion, dans la paille ou dans un pré, je me détends, je ferme les yeux et je m’endors ! Cette aptitude à la relaxation me vient encore du yoga …


Pour rester en forme, il faut éviter les blessures et les chutes. Comment faites-vous ?


Oh, je me suis bien cassé quelques côtes et les 2 clavicules mais je ne me suis jamais fait opérer … C’est un minimum pour un cavalier professionnel ! Ceci dit je ne vous cache pas que désormais, je ne monte plus de jeunes chevaux. Désormais, ma mission consiste plutôt à permettre à des animaux matures d’atteindre leur meilleur niveau. J’évite aussi de monter ou d’insister quand je suis fatigué. En cas de surmenage, on s’énerve, on se met en colère et le cheval se défend … On risque le pépin ! Pour éviter les bobos, après mes 15 jours de trêve hivernale, je recommence tout doucement. D’autres reprennent à fond et se blessent !


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