Paul est accompagné par ses parents. Il a 12 ans. Il vient pour sa visite d’aptitude à l’athlétisme. À son âge, il pratique toutes les disciplines : les courses, les sauts, les lancers. Cette diversité, c’est excellent pour sa santé et sa coordination. Mais, c’est en cross qu’il est le meilleur ! À l’issu du test des accroupissements, je constate qu’il récupère très bien ! Du coup, j’enchaîne avec un petit commentaire sympathique : « Super, tu sembles doué pour l’endurance ! ». Le père m’interpelle : « C’est vrai ! Je suis assez bon sur marathon ! ».
Pour taquiner le papa et passer un petit message scientifique, je rétorque : « Le talent pour les efforts de longue durée, c’est plutôt la maman ! ». Interpelé, dubitatif, il fait la moue ! Intéressée, elle sourit ! Alors, j’explique : « Pour être bon en endurance, notre moteur musculaire doit consommer un maximum d’oxygène afin de brûler beaucoup de sucre et de graisse. La majorité des enzymes responsables de ces réactions se situent dans de multiples petites centrales énergétiques flottant dans les cellules et portant le nom de mitochondries. Le disque dur programmant la formation de ces enzymes, c’est-à-dire l’ADN codant pour ces protéines, est aussi dans ces structures et s’y duplique de façon autonome. Eh bien sachez que, le spermatozoïde du papa est si petit qu’il ne contient que des chromosomes. En revanche, le gros ovule de la maman contient aussi des mitochondries qui seront identiques à celle de son enfant ! Ainsi, on considère que plus de 70 % des qualités d’endurance sont apportées par la mère ! ». C’est alors qu’avec spontanéité, Paul conclut : « Merci Maman ! ».
Par le docteur Stéphane Cascua, médecin du sport.
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