Par le Docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport et rédacteur en chef de www.docdusport.com
C’est vrai ! L’acide lactique n’existe pas ! Au PH de la cellule humaine, il est instantanément dissocié en lactate et proton. Le premier est basique, le deuxième est acide. Les deux ont des actions biologiques différentes … Dans l’histoire de l’enseignement universitaire, le terme « acide lactique » a souvent été utilisé pour décrire l’un ou l’autre de ses constituants. Cette formulation imprécise s’est montrée regrettable et délétère ! Les étudiants victimes de cette confusion ont alors été stupéfaits d’apprendre récemment que le lactate avait des effets bénéfiques … Pourtant, depuis près d’un siècle, il est connu que c’est l’acidité, à savoir le proton, qui perturbe la contraction, freine le métabolisme énergétique, déclenche l’essoufflement et altère la structure des protéines. Peu de temps après, il a été mis en évidence que le lactate constituait un substrat encore intéressant. Ce glucose grossièrement coupé en deux est encore plein d’énergie. D’autres secteurs de la cellule, des fibres musculaires voisines et des organes situés à distance mieux pourvus en oxygène peuvent aisément s’en délecter ! Le cycle de Cori décrit le transfert du lactate musculaire vers le foie pour reconstituer les stocks de glycogène ! La description de processus valu le prix Nobel de Médecine aux époux Carl et Theresa Cori … en 1946 ! Bref, le rôle bénéfique du lactate n’est pas une révélation scientifique récente, au plus une clarification conceptuelle d’un erratum pédagogique ! Voilà qui mérite l’apaisement de la poésie en fredonnant les deux alexandrins d’une belle chanson : « Quand le vieux Magellan découvrit le détroit, Il y avait des enfants qui s’y baignaient déjà ! »
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