Le golf a bonne réputation chez les séniors. Il serait bon pour la santé en associant sollicitation cardiaque douce, travail musculaire de tout le corps et activité intellectuelle. Études et bon sens scientifique vont nous aider à peaufiner l’analyse.
Par le docteur Stéphane CASCUA
Travail cardiovasculaire et dépense énergétique quotidienne sont les points clés des messages préventifs. Les instituts gouvernementaux nous somment de « marcher activement 30 minutes par jour » pour accéder aux prémices de la protection. Un peu réducteur ! Le sport peut faire beaucoup mieux ! Le golf notamment !
UNE ÉTUDE A MONTRE QUE LE GOLF RÉDUISAIT DE 40 % LA MORTALITÉ ET AUGMENTAIT DE 5 ANS ESPÉRANCE DE VIE
Entrez au cœur de la prévention !
Le golf, c’est surtout de la marche à pied, environ 8 kilomètres pour un parcours. Voilà de quoi s’accorder avec la doctrine de base. En 2008, FARAHMAND a réalisé une étude sur plus de 300 000 golfeurs suédois. Il les a comparés à une population témoin identique sur les autres critères. Il a constaté une réduction de la mortalité de 40% ce qui correspond à une augmentation de l’espérance de vie de 5 ans ! Bien sûr, l’activité physique justifie en grande partie ce constat impressionnant, mais pas seulement ! En dépouillant les résultats, les auteurs de cette étude mettent en exergue l’influence de la « socialisation préventive ». Au sein d’un groupe de golfeurs séniors, on parle santé et condition physique. On suggère à celui qui s’essouffle dans la côte de faire un bilan médical. On l’invite marcher plus souvent dans la vie quotidienne. Ces échanges se montreraient particulièrement efficaces pour déceler précocement des pathologies et mieux les prendre en charge ! PARKARRI a suivi 55 sédentaires de 48 à 64 ans devenus golfeurs. Pendant 20 semaines, ils ont effectué 2 à 3 parcours hebdomadaires. A l’issu, ils avaient minci et perdu de la graisse. Le tour de leur abdomen et leur épaisseur de graisse avaient significativement diminué. Les proportions entre le bon et le mauvais cholestérol s’étaient améliorées. Autant de paramètres corrélés à la réduction du risque de crise cardiaque.
Musclez la prévention des maladies articulaires
En marchant, le golfeur provoque des impacts sur la trame osseuse. En réaction, l’os se reconstruit plus solide. Il lutte contre l’ostéoporose. Les à-coups de la course à pied sont plus efficaces mais c’est déjà pas mal ! Notamment en grimpant les reliefs, il renforce ses muscles des jambes. C’est excellent pour éviter et amortir les chutes. Sur les dévers, sur terrain glissant, dans les bunkers et en swinguant, le golfeur entraîne son équilibre. Ce travail de coordination est le point clé de la prévention contre la fracture du col du fémur ! Lors de la frappe, les mouvements du haut du corps mobilisent et renforcent le dos et les épaules. Si la technique est bonne, ils contribuent à soulager les seniors très souvent victime de lombalgie. Si le geste est imparfait, si l’échauffement est insuffisant, les souffrances vertébrales et les douleurs d’épaules augmentent ! Ce sont les principales blessures du golfeur sénior ! Comme souvent, une sollicitation dosée favorise l’adaptation des articulations. Mal ajustée, elle provoque une agression tissulaire source de lésion.
Réfléchissez à la prévention des maladies du cerveau
Le sport réduit le stress et participe à la prévention de la dépression, c’est démontré. Le golf réunit bon nombre des modes d’actions supposés. Une activité d’endurance abaisse la fréquence cardiaque de repos, comme si l’organisme souhaitait optimiser sa récupération. Voilà qui caractérise une diminution des hormones du stress dans le sang bien cohérente avec la sensation de détente faisant suite à l’effort. Le golf lutte contre la dépression en réveillant le cerveau apathique. Il l’oblige à programmer la marche et un geste complexe mûrement réfléchi et stratégique. Les relations sociales entretenues par cette pratique améliorent aussi le moral ! Oxygénation cérébrale, activation du système nerveux, réflexions et liens affectifs sont des facteurs préventifs reconnus contre les maladies neurodégénératives. Ils s’associent pour limiter le risque de maladie d’Alzheimer. Une étude menée par BAUMEISTER met en évidence, lors du putting, un accroissement de l’activité électrique du cerveau dans les zones dévolues à la planification et à la stratégie. Le golf est une discipline aux résultats aléatoires. Elle enseigne avec philosophie la gestion de l’échec omniprésent ! Pour certains thérapeutes, ce sport techniquement difficile n’est pas recommandé aux individus fragilisés, en souffrance psychologique. Dans ce contexte, il est préférable de débuter un sport où les progrès sont plus rapides.
Prétextez le golf pour optimiser la prévention !
LINDSAY a passé en revue tous les articles scientifiques relatant les blessures des golfeurs séniors, leurs facteurs favorisant et leur prévention. L’auteur conclut qu’un programme de « préparation physique » est vivement recommandé pour limiter le risque de traumatismes. Il évoque aussi bien les activités d’endurance que les pratiques gymniques sollicitant la force, la souplesse et la coordination. Il rappelle que nombre d’entre-elle peuvent être effectuées à domicile, notamment avec un club et des élastiques. Il indique que ce type d’entraînement permet aussi d’améliorer ses performances en golf ! SANTESPORTMAG vous propose dans ce numéro, une séance de GYM GOLF et une SEMAINE DE SPORT POUR GOLFEUR SENIOR regroupant un cocktail d’activités ludiques et complémentaires, favorables à la santé et à la forme !
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