top of page

LA CRISE DE MILIEU VIE DU SPORTIF

  • secretariatdocteur4
  • il y a 7 jours
  • 4 min de lecture

Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport

Rédacteur en chef de www.docdusport.com

 

Arrivé un certain âge, les performances régressent inexorablement et l’appareil locomoteur usé s’exprime plus douloureusement. Comment gérer cette transition ?

 

Dans le bureau de consultation d’un médecin du sport, les expériences humaines sont multiples. Certains sportifs talentueux s’expriment ainsi : « Quand je serai guéri de ma blessure, j’ai encore envie de faire un podium … dans ma catégorie d’âge bien sûr 😊 ». Pas de souci, un vrai doc du sport peut accompagner ce type d’ambition … mais le cœur et les articulations imposent souvent quelques réglages et conseils bienveillants ! La situation est différente pour les athlètes aux capacités moyennes habitués au ventre mou du classement …  Quand les années passent, ils glissent insidieusement vers une queue de peloton clairsemé … Le médecin du sport doit alors entretenir la motivation : « Si vous êtes si peu nombreux derrière, c’est que presque tous les individus de votre génération ont renoncé ! Vous faites partie de l’élite ! Just do it comme dirait NIKE ! »


 

Des astuces pour rester en forme !

 

La régression est double, cardiovasculaire et locomotrice. Les études nous donnent des ordres de grandeurs. La VO2max, la consommation maximum d’oxygène, la cylindrée d’endurance, diminue de 1% par en moyenne pour le même entrainement. Ces données proviennent de performance à vélo où les articulations ne constituent pas un facteur limitant. En course à pied, la pente est de 2% et en trail de 3%. A noter qu’en natation, elle est de 2% à cause du cou et des épaules. C’est dommage, car cette puissance est bien corrélée au chrono … mais aussi au pronostic vital ! Bref si vous vous contentez de courir, vous restez en sous régime et vous altérez votre condition physique !

 

ENTRAINEMENT CROISE POUR GARDER L’INTENSITE ET LA DUREE

 

C’est regrettable car, en cas de bilan cardiovasculaire normal, les cardiologues du sport ne contre-indiquent absolument pas les entraînements au voisinage de la fréquence cardiaque maximum chez le sénior ! Heureusement, l’entraînement croisé est la solution. Il est vivement recommandé de réaliser les séances intenses à vélo. Sans oublier, le fractionné en salle. Les nombreux appareils de cardiotraining offrent l’opportunité de monter dans les tours sans se blesser ! A noter que pour entretenir le foncier sur la durée, les sorties longues à vélo et la randonnée avec bâtons sont efficaces tout en ménageant les articulations. Le musculation bienveillante est aussi conseillée. Toutes contraintes encaissées par la force de freinage n’impact pas les articulations.

 

MUSCU SERIES LONGUES POUR GARDER LA FORCE ET PORTEGER LES ARTICULATIONS

 

 

Pour réduire le risque de lésion, il est préférable de réduire la charge et de multiplier les répétitions. Des séries de 30 à 70 jusqu’à l’échec stimulent suffisamment le muscle pour préserver la force. Par chance, les adaptations tissulaires et métaboliques qui en résultent sont parfaitement adaptées aux sports d’endurance. Bien évidemment, la course reste autorisée mais il est préférable de privilégier la vitesse spécifique d’une éventuelle compétition. Là encore, cette stratégie se révèle pertinente pour travailler le « rendement » ou « économie de course » … un facteur de progression préservé chez le sénior 😊! Là encore, les études nous fournissent un ordre de grandeur. L’arthrose ne semble pas s’aggraver avec la course … si on ne dépasse pas 30 à 40 kilomètres par semaine.

 

Des émotions en déclin …

 

Les douleurs articulaires, l’altération des performances mettent aussi un bon coup au moral ! Selon les psychiatres ces messages corporels de pente descendante fournissent à notre inconscient la perception d’une glissade vers une finitude anxiogène … Un avant-goût de course en déambulateur dans le couloir de l’EPHAD !  Au même moment, les enfants grandissent et font leur puberté. Ils deviennent grands et forts …  ça y est, ils courent plus vite que vous et pédalent plus puissamment.

 

REGRESSION PHYSIOLOGIQUE, UN AVANT-GOUT DE FINITUDE

 

Il s’agit d’un autre moment symbolique du cycle de la vie appelé « croisée des chemins ». Le combat est perdu d’avance et l’agitation se montre inutile. La surenchère à l’entraînement se révèle délétère, à l’origine d’un épuisement physiologique, neurobiologique et émotionnel qui aggrave la pénibilité de cette période de transition ! Pour ne rien arranger ce moment de vie correspond aussi à l’émoussement des projets professionnels surtout dans le monde de l’entreprise qui valorise plus l’énergie que l’expérience … Sans parler de la retraite qui sidère les hyperactifs adeptes des sports d’endurance … consommateurs de leur temps libre pour accroître leur entraînement … sans effet miraculeux sur le chronos ! Alors, les poncifs considérés comme vides de sens, autrefois évincés d’un revers de manche s’imposent désormais.

 

CROISEE DES CHEMINS AVEC LES PERFS DES ENFANTS : 

INELUCTABLE CYCLE DE LA VIE

 

Les termes d’acceptation ou d’instant présent doivent être apprivoisés … Le deuil de la performance est souvent nécessaire et apaisant. Il peut savoureusement être remplacé par plaisir du mouvement et le bonheur de l’effort … à l’entraînement et même avec à dossard pour participer à la fête. En pratique, il est intéressant de préserver ses capacités physiques. N’abandonnez pas ! Continuité, assiduité, régularité, diversité, complémentarité … et occasionnellement intensité se révèlent d’une effroyable efficacité ! La fine fleur de la génétique pourra taquiner le podium … dans sa catégorie d’âge ! Le commun des mortels fera partie de l’élite car contrairement à la majorité … il n'aura pas renoncé !

 
 
 

1 comentário


Cyrille ANCELIN
Cyrille ANCELIN
il y a 5 jours

bonjour et merci pour ce type d'article et au rédacteur Dr Cascua, J'étais je pense exactement dans cette période de croiser des chemins... j'étais et je pense que d'ailleurs je le suis toujours) dans la perf, courir et faire du sport pour se dépasser et pour la gagne (2 petites courses gagnées, 36min au 10kmn, 3h au marathon, 2 trails de 80km notamment...) mais 5 ans après mes débuts (j'ai 44ans), 2 blessures coup sur coup en une année (tendon rotulien fissuré & arthrose apophysaire qqs mois plus tard suite à un faux mouvement)....1an de prise de tête, comment gérer tout ça, on se pose énormément de questions, et les médecins, spécialistes et sur le net, pas vraiment une voie…


Editado
Curtir
bottom of page