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MAL AU DOS ET SPORT : LE PIRE ET LE MEILLEUR

Dernière mise à jour : 5 oct. 2023

En province, dans le sud de la France, la vie semble douce comme un dimanche. Malgré la canicule estivale, l’ombre des vieux tilleuls et le bruissement de la rivière toute proche rafraîchissent la terrasse du club house. Les tables de tôle blanche, percées de parasols multicolores et toujours penchés donnent à cet endroit un charme délicieusement rétro. Thierry, Henri, leurs amis et leurs parents sont réunis autour de jus de fruit et de sodas. Ce week-end, comme chaque année, les meilleurs tennismen de la bourgade vont s’affronter ! Chacun y va de son pronostic. Henri est un jeune homme grand et svelte. Il est endurant et agile. Pour ce match, il se sent en confiance. Thierry, lui, est plutôt musculeux. Il joue avec puissance. Aujourd’hui, en public, il ne donne pas cher de sa peau. Depuis quelques semaines, probablement à cause des entraînements plus intenses, ses douleurs de dos se sont accentuées. Cependant, au fond de lui, il espère que sa gêne s’estompera à l’échauffement et qu’il jouera son meilleur tennis !







Thierry et Henri sont les meilleurs amis du monde. Pourtant, pour quelques heures, ils vont se construire une haine farouche ! Ils quittent la terrasse ombragée pour entrer en scène. La terre battue est brûlante de soleil. Malgré la chaleur, le petit fan-club s’installe sur les quelques marches entourant le terrain. Casquette blanche et lunettes de soleil s’imposent pour savourer le spectacle et coller à l’ambiance … Dans les tribunes, on se croirait porte d’Auteuil !


Sur le court, c’est plutôt les arènes de Nîmes. La feria va commencer ! Dans la fournaise, Henri est au service. Thierry sautille pour se préparer à gicler vers la balle jaune, comme un taureau gratte avant de fondre sur le drap rouge ! A chaque aller-retour vers son adversaire, Thierry ressent une violente douleur dans le dos. Il revient, point perdu, une banderille entre les vertèbres. Henri envoie la cavalerie lourde et canonne quelques boulets depuis la ligne du fond. La riposte de Thierry vient buter inlassablement contre la raquette de son rival. Son tamis particulièrement tendu est aussi inébranlable que le lourd caparaçon porté par le cheval de trait du picador. Lors d’une montée au filet, Thierry perçoit comme une pointe acérée lui sectionner les muscles du dos. Cette fois, tel le taureau aiguillonné, il ne pourra plus relever la tête. Au coup suivant, le geste maladroit et empreint de douleur, il glisse et s’effondre à terre comme le puissant bovin se fauche à la faveur d’une passe majestueuse. Son maillot trempé de sueur laisse coller la terre battue ocre rouge pareille au mélange de sable et de sang couvrant le dos du taureau. Cette fois, l’émotion s’empare des « aficionados » massés autour de l’arène. Sa sœur lui crie : « Thierry, tu ne veux pas arrêter ? ». Il ne répond pas, il ne va pas se laisser humilier dès le premier set par ce grand freluquet esquivant les coups. Désormais, le combat est inégal. Henri va engager, il se concentre pour ajuster la trajectoire de sa balle, il lève lentement sa raquette en direction de son adversaire. En face, Thierry observe. La vue brouillée par la sueur et la fatigue, il semble halluciner la préparation du geste fatal effectué par le toréador. Qu’importe, il fonce vers le petit carré pour récupérer cette balle impossible ! Penché, incliné, vrillé, il se jette dans la bataille. Soudain, sa colonne est comme transpercée ! il tombe à genoux et reste immobile. Il est terrassé par une douleur intolérable qui fuse des vertèbres jusque dans la jambe ! Henri vient d’asséner le coup final !


Le sport peut provoquer des lésions de la colonne vertébrale !


Le père de Thierry rejoint son grand gaillard de fiston recroquevillé sur le sol. Il l’aide à se déplier et le soutient jusqu’à la voiture. Lorsqu’ils arrivent aux urgences du petit hôpital voisin, le médecin confirme le diagnostic de « sciatique hyperalgique sur hernie discale ».


Le sciatique est un gros nerf qui descend de la colonne vertébrale vers le membre inférieur. Il est constitué de la réunion de plusieurs racines nerveuses partant de la moelle épinière. Cette dernière est située dans le canal osseux protecteur formé par la colonne. Les cordons nerveux quittent ce tunnel, à chaque étage, par les trous laissés entre les vertèbres. Le sciatique sort tout en bas… là où les contraintes mécaniques sont les plus importantes.



« Hyperalgique » signifie « hyper » douloureux. La sciatique est dite hyperalgique lorsque les sensations perçues le long du nerf sont insoutenables.


C’est une « hernie discale » qui est responsable de ces symptômes. Ce gros noyau de gélatine a giclé du disque situé entre les vertèbres. Il est venu comprimer la racine nerveuse. La souffrance est alors ressentie dans le bas du dos … c’est le « lumbago » … et, sur tout le trajet du nerf … c’est la « sciatique ».



Pourquoi le sport peut-il provoquer des hernies discales ?

Pour bien comprendre, il est nécessaire d’observer un peu l’anatomie de la colonne. Cette structure du squelette, dans l’enceinte de la faculté, porte également le nom de «rachis ».


Entre chaque vertèbre, il existe une articulation amortissante. C’est le disque intervertébral. Comme un ressort, il est capable de se tordre dans tous les sens et d'absorber les compressions.


Quand tout va bien, ce disque est constitué d’anneaux fibreux concentriques. Cette structure porte le nom d’annulus. Comme tout autre ligament articulaire, elle assure la solidité de la jonction et guide le mouvement. Cependant, compte tenu des contraintes mécaniques, énormes à ce niveau, l’annulus est plus dense et plus rigide qu’un ligament habituel.


Au centre, on trouve une substance gélatineuse. Pour briller, lors des dîners en ville n’hésitez pas à mémoriser son nom scientifique, il est simple à retenir, c’est la traduction latine de « noyau pulpeux ». il s’agit du « nucléus pulposus ». Il a une mission d’amortisseur et de répartiteur de pression. Sa densité évite que les vertèbres ne s’écrasent les unes sur les autres. Lors des mouvements, il diffuse vers les zones de plus faible pression.


Le noyau gélatineux se déplace quand la colonne bouge.


Cette mécanique sophistiquée est relativement fiable. Encore faut-il ne pas en abuser.

Le sport réunit souvent les conditions idéales pour abîmer le disque. Les mouvements en tous sens de la colonne se révèlent particulièrement agressifs. Mais ce n’est pas tout !. La vitesse d’exécution et le manque d’anticipation se montrent également très nocifs !


Quand Thierry se penche en avant pour tenter de cueillir une balle près du sol, l’avant de ses vertèbres se rapproche. L’extrémité antérieure du disque est comprimée. Le nucléus passe en arrière. Si le geste est violent, si, devant, la pression est trop forte, la substance gélatineuse gicle vers la face postérieures des vertèbres. Elle déchire les anneaux fibreux et sort dans le canal vertébral. C’est la hernie discale ! Tout se passe comme si, en marchant sur votre tube de dentifrice, la pâte s’expulsait en éjectant le bouchon mal refermé.



Si la hernie se situe bien au milieu, elle appuie ou dilacère la grosse membrane qui borde l’arrière de la vertèbre. La douleur est vive mais reste au niveau de la colonne. La hernie centrale explique bon nombre de « lumbagos ».



Si la hernie part un peu sur les cotés, elle touche les racines nerveuses qui sortent de chaque côté des vertèbres. Dans ces circonstances la douleur diffuse dans tout le nerf et descend dans la jambe. La hernie latérale explique la majorité des « sciatiques ».



Thierry, pour essayer de récupérer les balles impossibles, associe flexion du tronc vers l’avant et inclinaison à droite ou gauche. Ainsi, il comprime aussi l’un des cotés du disque. Le nucléus part en sens inverse et gagne le bord opposé ! C’est pour cette raison que notre fougueux tennisman a plutôt souffert de sciatique.



De plus, pour préparer les coups, Thierry fait tourner son buste. Regardez les fibres constituant les anneaux. Elles sont obliques.



Ainsi, lors des gestes de pivot, elles parviennent à contrôler le déplacement. Cependant, simultanément, l’espace compris entre les deux vertèbres se resserre. Les deux blocs osseux sont comme vissés l’un sur l’autre. Dans le disque, la pression augmente considérablement et la substance gélatineuse ne tarde pas à s’éjecter vers l’extérieur.


Ainsi, vous comprenez pourquoi les exercices associant flexion vers l’avant, inclinaison sur le côté et rotation se montrent particulièrement dangereux pour le disque. Le tennis combine « à la perfection » tous ces mouvements.



Souvenez-vous, Thierry souffrait du dos depuis longtemps. Ses douleurs se sont accentuées au cours de sa période d’entraînement intense, à l’approche de son tournoi. Elles sont devenues intolérables pendant le match contre son ami. En effet, la substance gélatineuse peut sourdre insidieusement vers le pourtour du disque. Les anneaux se dilacèrent. Ceux qui sont situés au centre sont même insensibles puis, progressivement, une gêne s’installe dans le bas du dos. A la faveur de nouvelles contraintes mécaniques la lésion s’étend à la périphérie du disque … la douleur s’accentue. Enfin, la gélatine déchire la totalité des fibres puis fuse à l’extérieur, forme une hernie et comprime le nerf.


Pour que la symptomatologie de Thierry dégénère, il a fallu de nombreux échanges. A l’inverse, sachez que le sport peut se charger perfidement des premières étapes indolores. C’est la vie quotidienne qui peut vous porter le coup ultime. Un geste anodin comme celui de vous pencher pour ramasser votre stylo, vous paraîtra responsable de votre hernie !


Le sport et notamment le tennis pratiqué avec passion par Thierry, impose une grande vitesse d’exécution. Malheureusement, le fonctionnement des vertèbres tolère mal cette précipitation. Mécaniquement, pour optimiser sa mission, le disque doit être mis en « précontrainte ». Ainsi, il peut distribuer de façon équilibrée les tensions et répartir au mieux le nucléus. Lorsque le geste est trop rapide, les pressions augmentent considérablement ! Essayez de gonfler votre vélo le plus vite possible. Malgré votre puissante musculature, la résistance au mouvement s’accroît énormément lorsque vous accélérez la manœuvre. Agissez plus lentement, l’air s’infiltre sans difficulté dans votre pneu. Vous gagnez en sérénité et en efficacité. Il en est de même au niveau du disque ! Si la structure discale s’adapte mal à la rapidité du geste, le système nerveux aussi peut être pris à défaut. Il doit coordonner l’ensemble des contractions musculaires qui interviennent dans le mouvement. Plus la vitesse est importante, plus la perfection est difficile à obtenir. Dans ces conditions, les déplacements articulaires sont moins harmonieux et le risque traumatique augmente. Lorsque Thierry est au service, il souhaite donner à son coup le maximum de puissance. Aussi, son geste est-il particulièrement rapide … à l’impact de la balle bien sûr mais également en fin de mouvement, quand le buste se fléchit. A cet instant, le déplacement des vertèbres se précipite et le risque de lésion discale augmente. Cependant, au tennis, l’engagement paraît bien peu dangereux en regard d’autres circonstances. En effet, il s’agit d’un geste « programmé ». Le système nerveux a anticipé et la coordination articulaire est optimum.


Le « manque d’anticipation » ou, dans le jargon médical, « l’automatisme trompé » accroît encore la menace de traumatisme. Souvent, au cours de son match, Thierry a été pris à contre pied. Il part à droite, prépare son coup droit en tournant bien ses épaules et sa colonne. Henri parvient à croiser sa balle et l’envoie à gauche. Hâtivement, Thierry tente d’inverser le mouvement. Son rachis s’incline et se tord brusquement en sens opposé. La programmation motrice est bouleversée, les déplacements articulaires sont désorganisés. La probabilité de lésion discale augmente considérablement. Ainsi, les disciplines dites « fermées », c’est à dire au cours desquelles le geste est toujours programmé, se montrent moins agressives pour la colonne que les activités « ouvertes » où le mouvement change brusquement à cause d’un adversaire malicieux. Le lancer de javelot, pourtant très rapide, se révèle un peu moins dangereux que la récupération d’un lob au tennis.


Les malheurs du sportif ne s’arrêtent pas là ! La hernie discale n’est pas l’unique lésion guettant le pratiquant assidu. L’os de sa colonne vertébrale peut également se fissurer sournoisement


Comment le sportif peut-il fissurer les vertèbres ?

La fêlure survient parfois à l’arrière de la vertèbre


Les tennismen comme Thierry sont fréquemment victimes de fractures de fatigue de la colonne. Tous les sports creusant le dos se montrent particulièrement agressifs. Regardez, en se cambrant, en plaçant sa colonne en « lordose », Thierry vient écraser l’arrière de ses vertèbres.



En avant se trouvent de gros blocs osseux. recouverts par les disques. Ce sont les « corps vertébraux ». Ils sont particulièrement solides et ont pour mission d'assumer les contraintes en compression. Derrière chaque vertèbre, il existe un arc osseux et de petites articulations. Ces fines structures sont plus fragiles, elles font office de gouvernail.


Lorsqu’un sportif se cambre, il cisaille l’arrière de ses vertèbres. Comme un coupe-cigare, celle du dessus et celle du dessous prennent en tenaille la vertèbre intermédiaire. L’arc osseux ne tarde pas à se fissurer. Dans le jargon de la traumatologie du sport, cette fracture de fatigue porte le nom de « spondylolyse ». « Spondylo » signifie « colonne vertébrale » et « lyse » veut dire … destruction !



Cette fêlure survient dès le plus jeune âge, quand la station debout et la marche imposent la cambrure du bas du dos. Elle se produit classiquement entre 3 et 6 ans. Chez les enfants quelque peu préservés par leur génétique … mais sportifs, elle peut apparaître plus tardivement, vers 10 ans. A cet âge, l’os, encore fragile, commence à assumer d’importantes contraintes en lordose. En pratique, chez l’enfant, on peut considérer que le « lumbago discal » n’existe pas ! Toute douleur aiguë de la colonne vertébrale chez un bambin est une « spondylolyse » … jusqu’à preuve du contraire ! Un avis spécialisé s’impose, car un traitement par corset est envisageable. Il évite les douleurs et essaye de réduire les complications et les séquelles !


En effet, la lésion peut s’aggraver ! Elle désolidarise le corps vertébral de son gouvernail postérieur et survient en bas de la colonne, là où le dos est déjà creux. A cet endroit, la vertèbre fissurée est posée sur un plateau osseux incliné vers l’avant. Regarde : si les contraintes en hyperlordose se poursuivent, le bloc osseux peut sournoisement glisser vers l’avant …



Le disque sous-jacent, adapté à l’amortissement des contraintes orientées dans l’axe de la colonne, n’a pas été conçu pour assumer ces tiraillements. Il est cisaillé et ne tarde pas à souffrir ! A l’âge adulte, la fracture ne provoque plus de douleur mais favorise l’usure du disque voisin !


Bien sûr, ce dernier, élimé et aplati, n’est pas responsable de hernie discale. Il n’entraîne pas de sciatique. Cependant, juste en derrière du corps vertébral, la fracture de fatigue a tenté de se consolider. Malheureusement, la zone de cicatrisation a été distendue par le glissement de la vertèbre, elle s’est vue perpétuellement percutée par d’incessants mouvements agressifs. L’os ne peut se réparer. Un gros cal mou, fibreux et … parfois douloureux se constitue. Bien qu’invisible à la radio, il est souvent volumineux et peut comprimer les nerfs et provoquer des sciatiques !


Les fêlures se produisent également à l’avant des vertèbres


Le jeune sportif peut aussi léser définitivement ses corps vertébraux. Ces gros blocs osseux situés à l’avant des vertèbres sont chargés d’assumer les contraintes exercées dans l’axe du rachis.


Souvenez-vous, chez l’adulte, la substance gélatineuse présente au centre du disque a pour mission d’amortir les compressions de la colonne en écartant les vertèbres. Chez l’enfant, le disque est particulièrement jeune et vigoureux. Le nucléus est riche en eau, gonflé et solide. En revanche, l’os des vertèbres est friable et en pleine croissance. Les sollicitations mécaniques verticales impactent le noyau pulpeux dans le corps vertébral. Ce dernier se fissure. La substance gélatineuse du disque finit par pénétrer dans l’os spongieux des vertèbres. C’est la « hernie intraspongieuse ».



Le bloc osseux tout entier ne tarde pas à se tasser. Il s’aplatit et se déforme en suivant les courbures de la colonne. La surface est victime de microfractures. On dit que les plateaux vertébraux sont feuilletés.



Les contraintes en compression se propagent à travers les solides anneaux du disque. Les mouvements de cisaillement sollicitent également l’annulus. En périphérie, le disque tiraille sur les berges du bloc osseux encore vulnérable. Sa couronne en pleine croissance s’arrache sournoisement.



Toutes ces microfractures du corps vertébral de l’enfant portent le nom « d’ostéochondrose rachidienne ». Chez les jeunes sportifs, la constitution de ces fissures provoquent fréquemment des douleurs. Après la croissance, quand l’os s’est consolidé, les adultes peuvent souffrir des lésions discales survenues en regard des anciennes fêlures osseuses. La gêne s’étend même aux régions épargnées pendant l’enfance ! En effet, pour que le buste reste droit, les articulations vertébrales situées aux extrémités des zones déformées tentent de redresser la colonne. Placées perpétuellement en position extrême, elles surmènent à leur tour et deviennent douloureuses. Classiquement, l’ « ostéochondrose vertébrale » arrondit le haut du rachis. Le dos est voûté, on parle de « maladie de Sheuermann ». Pour continuer à regarder devant lui, le sportif doit creuser son cou. Il ne tarde pas à souffrir de ses vertèbres cervicales.



Les lésions de la colonne sont-elles plus fréquentes chez les sportifs ?


Les fissures vertébrales se rencontrent beaucoup plus souvent parmi ceux qui pratiquent régulièrement une activité physique.


Vous le savez, la « spondylolyse », la fracture de fatigue de l’arc osseux situé à l’arrière des vertèbres, se retrouve chez 3% des individus sédentaires. Le risque est multiplié par 3 si vous faites du tennis ou du football. Il est 10 fois plus important et atteint 30% si vous pratiquez le judo ou la gymnastique. Quelle que soit la discipline, un sportif de haut niveau sur trois en est victime !


En effet, trop souvent, le sport impose de cambrer le dos. Au tennis, le service est particulièrement agressif. Au football, la préparation du tir se montre dangereuse. Le judoka creuse ses reins lorsqu’il tente de se dégager d’une immobilisation. Quant à la gymnastique, un excès de cambrure est volontairement recherché lors de nombreux exercices… pour des raisons esthétiques. La fracture de l’arc postérieur est quasi-indispensable pour permettre l’adoption de positions … bien notées par les juges !


Lors des championnats du monde de gymnastique, en 1994, Elodie Lussac est victime d’une violente douleur en bas du dos. Pour éviter l’élimination de la totalité de l’équipe de France, elle termine les épreuves ! Après la compétition, les radiographies confirment une « spondylolyse aiguë ». Elle porte alors un corset pendant 6 mois. A l’issue de ce traitement, sa vertèbre fut consolidée.


Au sein de la population générale, la souffrance des blocs osseux situés à l’avant des vertèbres ou « ostéochondrose vertébrale » existe chez 20% des individus.


Selon une étude de Rubéus et Duval, 68% des judokas en sont victime. Cette recrudescence paraît logique : Les chutes à répétition impactent les vertèbres et les soulèvements de l’adversaire écrasent la colonne.


Même les nageurs ne sont pas épargnés. Malgré leur entraînement en apesanteur et l’excellente image de cette activité, ils sont 28% à souffrir d’« ostéochondrose vertébrale ». Becker a décrit la morphologie typique du nageur. Il a les épaules rentrées, le dos voûté et il est cambré. Les muscles des membres supérieurs, qu’il utilise pour se propulser dans l’eau, sont ceux qui descendent les bras et les font tourner vers l’intérieur. Ces masses musculaires puissantes et rétractées font basculer les épaules vers le bas et vers l’avant. La colonne suit le mouvement et le dos s’arrondit. Pour garder l’équilibre debout, mais aussi pour glisser bien à plat dans l’eau, les reins se creusent. Celui qui fréquente les piscines depuis sa tendre enfance voit sa colonne se déformer. L’avant des vertèbres dorsales s’écrase et se fissure !



Les cavaliers souffrent d’ostéochondrose vertébrale trois fois plus souvent que les sédentaires. Bien évidemment, assis sur une selle, leurs fesses subissent des chocs provoqués par le mouvement de l’animal. Dans le milieu, ce que l’on nomme les « séances de tape cul » n’arrange pas la colonne. Il faut y ajouter ce que le jeune pratiquant assume insidieusement au centre équestre. L’activité des écuries malmène également les vertèbres. Transporter les ballots de paille, vider le fumier des boxes, curer les pieds d’un cheval qui s’appuie sur le dos fléchi de son soigneur : toutes ces occupations s’intègrent au programme quotidien de l’enfant ou de l’adolescent passionné ! Parmi ceux qui ont commencé à monter à cheval avant 8 ans, ils sont 66 % à présenter des fissures vertébrales. La proportion descend à 44% lorsque la pratique de l’équitation débute après 8 ans. Les cavaliers amateurs en sont porteurs dans 34 % des cas, alors que 7 professionnels sur 10 en sont victime. Bien que le pratiquant de haut niveau bénéficie d’une meilleur « assiette » et amortisse mieux les allures du cheval, sa colonne peut souffrir. Il monte plus longtemps, plus souvent … des chevaux plus turbulents, aux réactions plus brutales. Rarement, il tombe mais les chutes sur le dos ou sur les fesses sont plus violentes.


L’« ostéochondrose » comme la « spondylolyse » sont des lésions survenant pendant la croissance. Aussi, de nombreux sports faits trop précocement favorisent-ils ce type de blessure. De plus, l’intensité de la pratique est toujours mise en exergue. En revanche, les activités physiques de loisir et diversifiées ne semblent pas provoquer de tels traumatismes.


Au sein de la population générale, 20 à 30 % des individus ont mal au dos au moment où on les interroge. Cinquante pour cent des joueurs de tennis ressentent des douleurs dans la colonne.


Notre attachant champion, Henri Leconte, a été victime de 3 hernies discales pendant sa carrière. Chacune a nécessité une intervention chirurgicale.


La moitié des cavaliers professionnels souffrent de leurs vertèbres. La proportion monte à 60 % pour les athlètes de haut niveau spécialistes des sauts. Un volleyeur sur deux présente une hernie ou un écrasement discal mis en évidence à l’aide d’un examen par IRM. Cependant, l’ampleur des dégâts est plus corrélée à l’âge des sujets qu’au nombre d’années de pratique. Dans cette étude, le « temps qui passe » paraît inexorablement plus dangereux pour la colonne que le sport.


Par ailleurs, 80 à 85% des sédentaires « ont mal au dos » ou « ont eu mal au dos par le passé ». Or, seulement 70 % des judokas et des pratiquants d’aviron ont déjà souffert de leurs vertèbres. Ces disciplines apparemment agressives semblent préserver en partie la colonne. Une étude menée par Mundt n’a pas permis de montrer que le sport favorisait la survenue de hernie discale


Chez l’adulte, l’activité physique ne semble pas provoquer plus de lésion du disque ou plus de douleur vertébrale que … la vie quotidienne ! Au contraire, les qualités physiques des sportifs semblent compenser le danger inhérent à certaines disciplines !


Le sport et l’activité physique contre les douleurs du dos !


Le sport et l’activité physique réduisent les douleurs chroniques du dos !


Philippe a mal au dos depuis des années. Les bilans médicaux n’ont rien mis en évidence : pas de hernie, juste une banale usure des disque. Comme dans beaucoup de cas, le spécialiste a évoqué un « dérangement intervertébral », un trouble du fonctionnement de l’articulation située entre les vertèbres. Les manipulations réalisées par son ostéopathe donnent quelques résultats puis la gêne revient rapidement. Les exercices de rééducation le soulagent un peu … mais Philippe est marié et ne souhaite pas vivre chez son kinésithérapeute. Alors, il vit avec sa douleur. Philippe est « lombalgique chronique ». Au sein de cette expression, « lomb » signifie « lombaire » et définit les cinq vertèbres les plus bas situées, « Algie » veut dire douleur. « Chronique » souligne que la souffrance est sourde et quasi-quotidienne.


Philippe vit aussi avec Michel … son collègue de bureau. Ils partagent tous deux une bonne tranche de quotidien. Huit heures par jour, Michel regarde Philippe se tortiller sur sa chaise à la recherche d’une position plus confortable. Régulièrement, il lui propose d’aller au « dojo » pour faire du karaté avec lui : « Tu feras tes exercices de kiné en t’amusant : il y a des « abdos », des étirements. Tu contrôles en permanence la position de ton bassin. C’est probablement très utile ton mal au dos ! »


Enfin, Philippe se décide à tenter sa chance. Le karaté, voilà une gymnastique ludique et motivante. Notre novice s’entraîne assidûment, 2 fois puis 3 fois par semaine. Peu à peu, il devient plus souple, plus fort, plus endurant et mieux coordonné. Trois mois plus tard, il se sépare de ses douleurs et se réconcilie avec son dos ! Maintenant, il partage sa vie entre le karaté et son épouse … un adultère bien vécu par sa compagne, tant est qu’il cesse définitivement de se plaindre !


Comment le sport fait-il pour réduire les douleurs vertébrales ?


Philippe présente une « usure banale de ses disques » et probablement des « dérangements intervertébraux ». Pour comprendre l’efficacité du sport, il faut mieux connaître ces lésions banales qui justifient la majorité des douleurs vertébrales chroniques.



L’insidieuse dégénérescence du disque porte le nom d’ « insuffisance discale ». Elle est particulièrement répandue. Chez l’adulte, il est bien rare que les disques situés en bas de la colonne en soient totalement indemnes.


Souvenez-vous, au cours de la vie quotidienne ou des activités sportives, le noyau gélatineux du disque ou « nucléus » se charge de répartir les pressions. Les anneaux fibreux qui l’entourent sont régulièrement étirés, ils finissent par se déchirer. Des fissures s’étendent, un peu dans toutes les directions. La gélatine s’y écoule sans atteindre la périphérie, sans provoquer de hernie discale. La douleur n’est pas immédiate.



Les fuite du nucléus dégonfle le disque ! Désormais, vous roulez presque à plat et vous abîmer vos jantes. Désormais, l’os des vertèbres comme l’aluminium de la roue est mis en contraintes. Les compressions de la colonne ne sont plus amortit et les mouvement articulaires ne sont plus très harmonieux.


La structure osseuse souffre et provoque les douleurs. Le mécanisme est comparable à celui de l ‘usure du cartilage recouvrant les autres articulations du corps. Ainsi, l’ « insuffisance discale » ressemble à une « arthrose débutante ».


Les muscles situés autour des vertèbres se contractent pour tenter de limiter le mouvement et réduire les phénomènes douloureux. Finalement, ce processus aggrave. C’est le dérangement intervertébral. Les manipulations, en étirant puissamment les muscles, en écartant soudainement les vertèbres, redonnent momentanément un mouvement plus harmonieux. Néanmoins la lésion sous-jacente persiste et la gêne récidive.


L’activité physique correctement pratiquée améliore le jeu articulaire entre les vertèbres. Les arguments que Michel utilise pour convaincre Philippe sont pertinents. Cependant, ils méritent de plus amples explications.


Le renforcement des muscles se montre essentiel.


Les abdominaux, à juste titre, ont été les muscles cités par Michel. En effet, ils protègent la colonne et contribuent à son bon fonctionnement.


Regardez : entre le buste et le bassin, le squelette n’est relié que par une fine structure osseuse : la colonne vertébrale !



Pour solidifier l’édifice, le cylindre musculaire abdominal se révèle déterminant. En se contractant, ces masses musculaires durcissent et solidarisent les parties haute et basse du corps. Cette tour inébranlable est composée à la fois d’os et de muscles. En médecine, comme en architecture, on utilise le terme de « poutre composite ».



Vous l’avez compris, les abdominaux, ce n’est pas seulement la fameuse « plaque de chocolat » localisée de part et d’autre du nombril. Ce groupe musculaire est constitué de plusieurs faisceaux musculaires formant un tube autour de l’abdomen. Les exercices de renforcement doivent donc être variés, incluant notamment des mouvements d’inclinaison et de rotation.


Les abdominaux se montrent également efficaces car, en se contractant, ils augmentent la pression dans le ventre. Comme un ballon qui se gonfle, l’abdomen s’étire de tous côtés. Grâce à ce mécanisme, les muscles abdominaux redressent la colonne et desserrent les vertèbres. En rééducation, on parle d’ « effet caisson ».



Voilà deux processus qui ont fait des abdominaux les vedettes de la prévention des « lombalgies ». Cependant, ils ne sont pas les seuls à se montrer particulièrement utiles.


Les « paravertébraux », muscles longeant la colonne, participent également à la « poutre composite » et au « caisson abdominal ». De plus, ils soutiennent le rachis et assurent son redressement lorsque vous ramassez un objet en vous penchant en avant ou lorsque vous inclinez votre buste sur le côté. Leur puissance assure un mouvement articulaire plus harmonieux au cours de ces gestes risqués mais indispensables à la vie quotidienne ou sportive.



Les muscles des jambes sont tous sollicités pour se relever après s’être accroupi. Quand vous soulevez un objet lourd en gardant le dos droit, ce sont eux qui produisent l’effort. Ils sont indispensables pour assurer la position de sécurité de la colonne !


Sachez que la rééducation traditionnelle s’attache à travailler les abdominaux et un peu les paravertébraux … c’est dommage. En pratique, toute activité sportive renforçant de façon équilibrée l’appareil locomoteur se révèle efficace. Il ne faut pas se contenter d’entraîner les muscles qui entourent la colonne.


Les assouplissements réalisés au cours des pratiques sportives participent à la prévention des douleurs lombaires.


Les muscles placés à l’arrière des cuisses portent le nom d’ « ischiojambiers ». En vous penchant en avant , vous ressentez une tension dans ces masses musculaires. Quand ces dernières sont souples, l’os du bassin bascule aisément, le rachis se fléchit moins et l’avant des disques est moins comprimé : la colonne est ménagée.




Les paravertébraux, eux aussi, doivent être souples. S’ils sont trop rétractés, ils cambrent le dos et favorisent l’écrasement des structures postérieures des vertèbres. Lors des flexions en avant ou sur les côtés, des paravertébraux raides compriment la colonne et les disques, résistent et perturbent le geste.



Le bassin est le socle du rachis. Tous les muscles qui s’y accrochent sont impliqués dans la posture et les mouvements de la colonne. Trop rétractés en avant, ils entraînent un excès de cambrure.



Trop raides à l’arrière, ils provoquent un accroissement des contraintes vertébrales lorsque vous vous penchez en avant ou sur le côté.


Comme dans le cadre du renforcement, ce ne sont pas exclusivement les muscles situés autour de la colonne qui doivent être travaillés. Le fonctionnement du corps sollicite de véritables « chaînes musculaires ». Les fessiers et les cuisses tiennent une place de choix au sein d’un programme d’étirements. Même les muscles mobilisant les membres supérieurs sont concernés … Souvenez-vous de la déformation rachidienne chez le nageur de haut niveau !


Ainsi, vous comprenez pourquoi toute activité physique sollicitant la souplesse peut participer à la prévention des douleurs lombaires.


Le travail de la coordination se montre efficace pour réduire les souffrances vertébrales.


En pratiquant un sport, vous contrôlez en permanence la position de votre colonne. Tout travail technique enseigne au système nerveux une meilleur maîtrise du mouvement. La colonne et le bassin sont placés à proximité du centre de gravité du corps, ils relient les bras et les jambes. Une plus grande habileté motrice implique toujours une amélioration de la coordination du rachis.


Bien sûr, cette surveillance posturale peut être consciente. C’est le cas en haltérophilie, voire en musculation. Ces disciplines apprennent véritablement l’art du soulèvement ! Le karaté et les arts martiaux insistent sur le contrôle de la position du bassin et du centre de gravité. Le corps est bien en équilibre, parfaitement stable sur ses appuis.


Inconsciemment, toute activité physique accroît l’adresse des muscles de la colonne. S’incliner pour frapper une balle, au tennis, sollicite les systèmes de coordination. Même courir impose une stabilisation dynamique permanente du rachis en position debout.


L’ endurance contribue également à diminuer les lombalgies.


Si vos muscles s’entraînent à travailler tout au long de l’activité physique, ils conservent leur fonction mécanique plus longtemps. Dans la vie quotidienne, ils soutiennent plus longuement les articulation vertébrales. Vous assumez plus facilement une position assise ou debout prolongée.


Les sollicitations articulaires bien dosées améliorent le fonctionnement de la colonne et participent à la réduction des douleurs lombaires.


En mobilisant un disque intervertébral vieillissant, l’activité physique permet son entretien. Lamarck au XVIII siècle affirmait : « La fonction crée l’organe » . Cet aphorisme est toujours vrai ! En sollicitant une articulation, elle conserve ses qualités !


La réalité des adaptations tissulaires confirme ce concept abstrait. En étirant en douceur le disque, l’activité physique permet au disque de conserver ses fibres élastiques. Ainsi, le disque garde sa souplesse. Il se montre moins cassant lors des poussées exercées par le noyau gélatineux.


Le mouvement provoque des variations de pression au sein du disque. Il s’exerce alors un véritable pompage liquidien. Le « nucléus » se regonfle, il amortit mieux les contraintes et assure plus efficacement sa mission de roulement à bille. Si vous avez mal au dos, vous percevez probablement ce phénomène. Restez longtemps assis sans bouger, votre disque se vide et se tasse. Vous ne tardez pas souffrir. Levez-vous, marchez un peu, vous voilà soulagé. Le sport accroît encore les bienfaits du mouvement, il réalise un véritable dérouillage articulaire.


Globalement, le mouvement articulaire local est amélioré et moins douloureux. Les contractures des muscles situés à ce niveau régressent. Les disques sus et sous-jacents n’ont plus à compenser le déficit de mobilité. La colonne entière bénéficie de cette correction.


Le sport a démontré son efficacité !


Philippe a bien fait de se laisser séduire par les arguments de Michel. Le « bon sens » de son ami est relayé par une étude scientifique qui met en évidence que 80% des lombalgiques chroniques débutant le karaté voient leurs douleurs disparaître ! Ces résultats sont comparables aux meilleurs protocoles de rééducation intensive, si bien que cette discipline est comparée à une véritable « école du dos ».


Bien évidemment, le karaté n’est pas le seul sport ayant prouvé son utilité. Deux autres activités méritent d’être mentionnées car elles ont injustement mauvaise réputation. Il s’agit du jogging et de la musculation.


Le footing protège des douleurs vertébrales malgré les impacts du pied sur sol dur. A un moment précis, 5 à 8 % des coureurs ont mal au dos contre 20 à 30% des individus dans la population générale. Par le passé, 35% des joggeurs dit à avoir été victimes de ces problèmes contre 80% des sédentaires. En analysant plus précisément la situation, cette constatation apparaît logique. Vous savez que la course renforce et améliore la coordination des muscles stabilisant la colonne en imposant son maintien dynamique tout au long de l’activité. De plus, il a été démontré que la pression moyenne dans les disques pendant la course était inférieure à celle observée en position debout. En effet, si la réception de chaque foulée augmente la compression discale, l’impulsion dilate le disque. Il en résulte un véritable pompage qui nourrit le disque et entretient ses qualités mécaniques.


L ‘haltérophilie et sa cousine, la musculation, réduisent le risque de souffrance du dos. Même de longues années après l’arrêt de l’entraînement, Granhed a démontré que les anciens pratiquants avaient moins de douleurs lombaires que les sédentaires. Dans ces conditions, il y a fort à parier que l’efficacité persistante est d’ordre psychomoteur. Ces sportifs ont appris la technique de soulèvement et continuent à s’en servir pour ménager leurs vertèbres. Pendant la période d’activité, l’amélioration de la force musculaire justifie en grande partie l’action bénéfique. La puissance des abdominaux assure l’effet « caisson » et « poutre composite ». La vigueur des muscles longeant la colonne permet un bon maintien de la posture et un redressement plus harmonieux. Le plus souvent, les machines utilisées en salle de musculation sont dites à « charge guidée » ; le corps est stabilisé et le geste proposé est bien adapté au fonctionnement des articulations.


Même l’ équitation se montre efficace. Lorsque le cavalier, assis dans sa selle, suit les allures du cheval, il renforce et améliore la coordination des muscles de son dos et de ses abdominaux. Le jeu vertébral sous-jacent destiné à amortir le mouvement exerce un pompage efficace pour regonfler le nucléus. Ainsi, les débutants souffrant du dos peuvent être soulagés par une pratique progressive sur une monture aux allures confortables. Une étude montre que la moitié des cavaliers professionnels ayant mal au dos voient leur douleur disparaître lorsqu’ils sont à cheval. A l’inverse, le pratiquant de haut niveau, jusque-là préservé, devient fréquemment lombalgique lorsqu’il doit cesser son activité !


C’est le sport loisir qui emporte la palme de l’efficacité. Salminen montre qu’un entraînement varié, régulier et peu intense exerce un effet favorable sur les souffrances lombaires. Chiabiglio confirme que la hernie discale est plus rare chez le sportif. Cependant, la protection diminue et les douleurs augmentent au fur et à mesure que le niveau de pratique s‘élève et que l’intensité de l’entraînement s’accroît.


L’activité physique ré-entraîne la colonne vertébrale


En cas de lombalgie chronique, l’usure du disque est souvent minime. Parfois même , il n’existe aucune lésion. Le rachis souffre car il ne parvient pas assumer les contraintes mécaniques qui lui sont imposées. Il est désentraîné. Médicalement, on dit qu’il est « déconditionné ». Ce terme scientifique signifie tout simplement que la colonne vertébrale est essoufflée.


En effet, la situation est comparable au système cardiovasculaire. Si vous n’êtes pas sportif, un peu de course à pied provoque un essoufflement gênant. Pratiquez tous les bilans médicaux imaginables, aucun d’eux ne révélera la moindre maladie ! Le cœur est normal, les poumons sont normaux, vous êtes seulement en piètre condition physique. La moindre sollicitation énergétique est source d’inconfort !


Le rachis réagit de façon comparable. Si les muscles ne sont pas en forme, ils souffrent pendant l’effort, ils guident mal les articulations. Un cercle vicieux risque vite de s’instaurer : « J’ai mal pendant les mouvements, je réduis mon activité, je me désentraîne, je souffre encore plus dès que je bouge ma colonne ».


Cette situation est fréquente après un traumatisme rachidien. La lésion discale cicatrise, à la faveur d’un repos … souvent excessif. La rééducation … fréquemment inadaptée, ne réentraîne pas la colonne. A l'issue, il ne persiste que le « déconditionnement rachidien ». Le problème se révèle dramatique à l’occasion d’accidents de travail survenant chez des manutentionnaires. De longs mois après l’accident initial, ils sont dans l’incapacité de reprendre leur place dans l’entreprise !


Les premières études sur le reconditionnement rachidien voient le jour dans les années 80 aux Etats Unis. Probablement plus pour des raisons économiques qu’humanitaires, les compagnies d’assurance privées souhaitent que les travailleurs invalides du dos retrouvent l’épanouissement de la vie professionnelle. Tom Mayer fut l’un des plus ardents promoteurs des « méthodes de restauration fonctionnelle du rachis ». Des nombreux articles qu’il publie dans des revues de référence comme « spine », on peut retenir son slogan provocateur « Use-it or loose it ». Les assonances anglo-saxonnes confèrent à cette devise une connotation plus accrocheuse que sa traduction littérale : « Utilisez-le ou perdez-le ! ». La formule n’en reste pas moins particulièrement explicite : Il faut se servir de sa colonne pour ne pas perdre sa fonction, il est nécessaire de travailler ses muscles pour les renforcer, il est indispensable de mobiliser les disques pour ne pas les enraidir !


Sans le savoir, avec deux cents ans de retard, le concept américain reprenait les affirmations du vieux continent. Souvenez-vous, Lamarck au XVIII siècle déclarait : « La fonction crée l’organe ! ». Déjà, de la doctrine du naturaliste français, on peut déduire que, pour entretenir une articulation, il faut la bouger. Dès cette époque, on peut attester que pour faire du muscle, il est nécessaire de le contracter ! Bref, en fin de second millénaire, Tom Mayer ressuscite fièrement le chevalier Jean Baptiste Lamarck. Enfoui dans quelques paragraphes d’ouvrages historiques, le professeur du Muséum français nous revient dans les articles médicaux américains. L’influence de la fonction sur la structure se trouve de nouveau sous les feux de l’actualité scientifique. L’action de l’activité physique sur le corps est à l’honneur !


Bien évidemment, de nombreux centres de rééducation français, ont repris le concept de reconditionnement rachidien « made in USA ». Il concerne des lombalgiques chroniques en arrêt de travail depuis quelques mois, incapables de reprendre leur métier et pour lesquels une reconversion se montre hasardeuse. Les bilans médicaux, notamment les examens complémentaires, ne révèlent pas de lésions anatomiques pouvant faire l’objet d’un traitement spécifique. Seules quelques « usures banales » peuvent être constatées, source de quelques douleurs ou de dérangements intervertébraux mineurs.


Enfin, le « déconditionnement rachidien » est confirmé. La colonne vertébrale est raide. Les muscles sont faibles. Les tests physiques sur machine informatisée prouvent que l’équilibre musculaire est inversé. Chez l’individu sain, les paravertébraux sont 1,3 fois plus forts que les abdominaux. Ce constat est logique, les muscles longeant la colonne soutiennent le buste en permanence et soulèvent fréquemment des charges. Chez le lombalgique chronique déconditionné, leur force n’atteint que 0,7 fois celle des abdominaux. Trop préservé, ce patient a désentraîné ses muscles. Il ne ramasse plus rien ou plie systématiquement les genoux pour récupérer son stylo bille de 3 grammes tombé à terre. Les kinésithérapeutes, endoctrinés par le dogme du caisson et de la poutre composite, ont systématiquement renforcé leurs abdominaux ! Cette observation prouve que le « déconditionnement rachidien » n’est pas un concept flou d’intellectuel élitiste mais une réalité scientifique. C’est évident, les muscles ont perdu de la force mais aussi de la souplesse et de l’endurance ! Ce qui est vrai pour la musculature l’est pour les disques et le système nerveux. La colonne, figée depuis de long mois dans une raideur pseudo-protectrice, a enraidi ses articulations. Ce rachis guindé ne parvient même plus à coordonner ses mouvements, le geste de soulèvement a été oublié ! Il est grand temps de reprendre l’entraînement !


Le protocole de reconditionnement rachidien tient un peu du stage commando. L’hospitalisation va durer 3 semaines … comme les classes du service militaire ! Cinq à six heures de sport sont quotidiennement au programme. Les patients se prennent en charge, pas de techniques dites "passives" : pas de massages, pas de « papouillothérapie » ! Les activités physiques sont variées et complémentaires. Elles sont analytiques et structurées comme lors des séances d’étirements ou de musculation. Elles prennent également un aspect ludique grâce à l’utilisation de sports collectifs.


La journée type commence par 10 minutes d’échauffement, suivies d’une heure d’étirements. Puis, il faut effectuer une heure de musculation. Souvenez-vous : tous les groupes musculaires sont impliqués. Les muscles des bras tiennent la charge. Les abdominaux assurent le sempiternel effet « caisson » et « poutre composite ». Les jambes et les paravertébraux sont les acteurs principaux du soulèvement . Tous sont travaillés, de préférence sur machine à charge guidée. Une attention particulière est portée aux muscles longeant la colonne systématiquement déficients. La matinée se termine par une heure de sport collectif, souvent du football. Les jeux de ballon représentent une manière agréable de réapprendre à coordonner les mouvements de bassin et de colonne. La convivialité du moment, le plaisir de bouger, aident à se réconcilier avec ce corps que l’on croyait à jamais souffreteux ! La douleur ne tarde pas à être oubliée.


Après une pause de 1 heure et demie consacrée au déjeuner, le programme reprend par une heure de musculation. A l’issue, le travail de coordination et de renforcement spécifique commence ; il va durer une heure.


Pour réapprendre à soulever des charges, il faut remonter des poids en se penchant en avant ! Sur le lieu de travail, impossible de garder le dos droit et de plier les genoux … c’est normal ! Le procédé est une hérésie ergonomique ! Pourquoi, afin d’aller chercher un colis de 3 kilogrammes placé sur l’étagère du bas, notre magasinier devrait-il s’accroupir ? Pourquoi, au lieu de ramasser 3 kilogrammes, remonterait-il, à chaque fois, tout le poids de son corps ! Voilà qui se révélerait épuisant ! Il serait impossible de tenir toute une journée ! C’est la raison pour laquelle notre organisme choisit spontanément et judicieusement de pencher le buste en avant ! L’accroupissement et le relèvement buste droit, abdominaux contractés, respiration bloquée, doit être réservé au soulèvement de charges lourdes !


Initialement, le stagiaire réentraîne ces paravertébraux en « isocinétique ». L’appareil cale rigoureusement le corps et protège de tout faux mouvement. La résistance exercée par la machine s’adapte automatiquement à la force produite par le patient, évitant ainsi tout accident musculo-articulaire . Cependant, il est impératif de se pencher en avant et de remonter le buste ! Progressivement, le patient abandonne sa machinerie sécurisante. Petit à petit, il réalise sans maintien des exercices de musculation dans des positions théoriquement de plus en plus contraignantes pour la colonne. Il ne tarde pas à soulever des caisses posées au sol, se retourne et se contorsionne pour les ranger ! Les articulations se dérouillent, les muscles acquièrent peu à peu la technique et la force pour assurer un mouvement rachidien harmonieux. Sans hypocrisie, cet entraînement spécifique redonne à l’organisme les capacités pour assumer sa mission professionnelle !


La journée s’achève par une longue séance de balnéothérapie. L’eau chaude, les bains bouillonnants facilitent la détente musculaire et la récupération. Cette régénération se montrera bien utile pour supporter le programme du lendemain …


Ce type de protocole se révèle redoutablement efficace. Après plusieurs mois d’arrêt de travail et d’échec thérapeutique, ce stage de « préparation physique et sportive » permet à 80% des patients de reprendre leur activité professionnelle ! Parfois, quelques douleurs persistent mais elles sont mieux tolérées et dédramatisées. Notre manutentionnaire a repris confiance, il peut sans crainte vivre normalement et travailler. Il lui est même possible de faire du sport … pour conserver l’acquis !


Notez que le sportif assidu peut , lui aussi, souffrir de « déconditionnement rachidien ». Mais il s’agit d’un « désentraînement relatif ». Il souffre pendant son activité car son rachis n’est pas prêt à assumer les contraintes inhérentes à sa discipline. Le cycliste, penché en avant des heures durant, termine sa sortie en ayant mal au dos. Il faut assouplir et renforcer les muscles longeant la colonne. Le footballeur termine son match avec une barre dans les reins. Ce peut être également un « déconditionnement » : trop d’exercices d’abdominaux, pas assez de renforcement des paravertébraux et un manque évident d’assouplissement. Dans ces conditions, le sport vole au secours du sport ! Une activité spécifique doit toujours bénéficier d’une « préparation physique généralisée ». Elle pourrait se nommer « conditionnement physique général ». Elle a pour mission de donner, à chaque sportif, un corps d’athlète apte à tolérer les exigences biomécaniques de la pratique choisie !


Les programmes de « reconditionnement rachidien » démontrent de façon flagrante les bienfaits de l’activité physique sur les douleurs vertébrales. Le karaté a lui aussi prouvé son utilité avec des résultats comparables ! Mais vous savez et vous avez compris que de nombreuses autres disciplines se révèlent particulièrement bénéfiques ! En 2000, un grand article de synthèse a été publié par Tulder. Il évalue le résultat de 39 études scientifiques comparant les différentes thérapeutiques de la lombalgie chronique. Il confirme que l’activité physique se révèle la prise en charge la plus efficace ! Elle se montre légèrement plus bénéfique que la rééducation traditionnelle et beaucoup plus utile que le traitement médicamenteux usuel.

L’activité physique … et le sport contre les douleurs lombaires aiguës

Nicolas et Marc vont souvent courir ensemble, à la fraîche, le dimanche matin. Ce sont deux vrais copains. Plutôt que de se ressembler, ils se montrent complémentaires. Alors, ils s’apprécient pour leurs différences. Les footings dominicaux sont l’occasion de longues conversations animées. Tous deux argumentent et justifient leur mode de vie ! Chacun démontre, tente de convaincre … et de se rassurer ! Mais, comme par osmose, l’un bénéficie du message de l’autre.


Nicolas est marié et père de deux bambins, il se montre serein, posé … parfois indolent. Il est salarié dans une grosse entreprise nationalisée. Il se déplace en « monospace ». Il a opté pour le modèle à sept sièges. Si sa tendre épouse acceptait, la famille pourrait s’agrandir, il suffirait d’ajouter une petite remorque pour mettre tous les vélos !


Marc est célibataire, dynamique, hyperactif … souvent agité. Il est travailleur indépendant, consultant d’entreprise. Il a une décapotable. il a choisi un spider à la mode, un vrai deux places. Ainsi, ses amies comprennent aisément qu’il faut exclure toute velléité familiale ! L’une d’elle, Sylvie, affirme d’ailleurs, qu’avec son comportement et sa passion pour l’automobile, il ne tardera pas à rouler en formule 1 … une vraie monoplace !


Aujourd’hui Nicolas déménage, il a trouvé un appartement plus grand. Marc l’aide à transporter ses meubles. Ils vont y passer tout le week-end ! Le lundi matin et pour quelques jours, nos deux sportifs semblent s’imiter. Ils sont coincés du dos, ils ont mal en bas des reins. Ils se tiennent tout tordus et penchés en avant. Il ont un « lumbago » . Lorsqu’on traduit le langage des docteurs, ce terme signifie « douleur aiguë de la région lombaire ».


Nicolas passe un coup de fil à la boite : « Je ne viendrai pas avant jeudi, j’ai les vertèbres en compote ! ». Puis il appelle son médecin qui vient lui prescrire le traitement d’usage, rédige un arrêt de travail et l’invite à rester au lit 2 à 3 jours !


En ce début de semaine, Marc a rendez-vous pour négocier un contrat important. Il allège un peu sa mallette, il la vide de tous les documents inutiles qu’il a la mauvaise habitude de trimbaler, puis il tente de vivre une journée normale. En coup de vent, il se rend chez son « traumatologue du sport » qui lui donne quelques médicaments et lui propose de rester actif en limitant les douleurs. Le lendemain, il parvient même à se rendre à son club de sport. Il fait un peu de vélo de salle. Son bassin est bien stabilisé sur la selle. Sa colonne se déroule légèrement vers l’avant et prend une position comparable à son attitude anti-douleur spontanée. Son buste est bien en équilibre, ses mains posées et écartées sur le guidon. En pédalant en douceur, il n’exacerbe pas ses douleurs. A l’issue d’une petite demi-heure, « à chaud », il se sent même un peu mieux.


Le week-end suivant, Nicolas est encore un peu sensible du dos, il ne peut pas aller courir. Tant pis, c’est l’occasion de rester cocooner à la maison ! Après 4 jours, Marc a quasiment oublié sa colonne vertébrale. Dimanche, un petit footing en endurance est au programme. Il a gardé la forme, il pourra sans difficulté trottiner à coté de Karine … une copine de Sylvie !


L’activité physique a démontré son efficacité pour lutter contre le lumbago


L’expérience vécue par Nicolas et Marc est en accord avec un article essentiel du très sérieux New England Journal of Medicine. A sa parution, en 1995, il résonna comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Depuis des années, les médecins traitent leurs patients victimes de lumbagos par le repos. Cette parution démontre qu’il est nettement préférable de les laisser en activité.


Pour provoquer ce cataclysme culturel, 168 patients finlandais atteints de lumbagos sont étudiés. Trois groupes homogènes sont constitués. Le premier adopte le repos au lit pendant 2 à 3 jours. Le second tente de mener une vie normale mais la douleur doit rester supportable. Le troisième réalise des flexions/extensions de la colonne et des inclinaisons sur le côté.


Les chiffres sont formels : le deuxième groupe, spontanément actif, récupère plus rapidement. Les patients condamnés à l’oisiveté et l’alitement par la gente médicale sont les derniers à voir disparaître leur douleur !


Les mouvements de la colonne ne se montrent pas particulièrement efficaces pour raccourcir l’évolution du lumbago. Un article paru en 2000, réalisant la synthèse de 39 études sur « rachis et activité physique » confirme la constatation finlandaise. Les exercices rachidiens se révèlent sans intérêt pour soigner les lombalgies aiguës. Cependant, certains médecins conseillent de lutter contre la position anormale provoquée par le lumbago. En effet, de nombreux muscles et les autres étages vertébraux tentent de compenser ce déséquilibre et sont surmenés. A leur tour, ils ne tardent pas à manifester leur souffrance !


Quoi qu’il en soit, le sportif peut fort bien entretenir sa condition physique grâce à une activité indolore. Le vélo de salle utilisé par Marc est souvent bien toléré en cas de lumbago. De nombreux sportifs de haut niveau et les footballeurs professionnels emploient des appareils de cardiotraining pour garder la forme en période de blessure. Conserver de bonnes aptitudes physiologiques contribue à réduire le risque de récidive à la reprise de l’entraînement et permet de renouer plus précocement avec la compétition.


Comment expliquer l’efficacité du maintien de l’activité physique


En cas de repos au lit, le déconditionnement s’installe particulièrement rapidement. Le corps à l’horizontale, immobile, ne répond absolument pas aux mêmes contraintes mécaniques que debout ou en mouvement. Très vite, les systèmes de coordination s’alternent puis la force musculaire et la souplesse se détériorent. La spirale infernale du désentraînement douloureux risque fort de s’enclencher.


Souvenez-vous du slogan choc de Tom Mayer « use-it or loose-it ». Rappelez-vous l’aphorisme de Jean Baptiste Lamarck : « la fonction crée l’organe ». Même sur le plan articulaire, la conduite léthargique est néfaste. Le disque est partiellement déchiré lors du lumbago. En l’absence totale de contrainte mécanique, la cicatrice formera un gros amas fibreux rigide et fragile. En imposant quelques sollicitations indolores, adaptées à l’état de réparation locale, la lésion se « mécanise ». Les fibres de l’anneau discal s’orientent pour résister aux pressions et aux tractions. La cicatrice obtenue est souple et solide. Voilà une bonne manière d’éviter la récidive !


A l’inverse, les exercices rachidiens ne se révèlent pas particulièrement bénéfiques pour traiter un lumbago. L’équilibre thérapeutique est subtil car un excès de sollicitation dilacère les fibres en cours de réparation. Les globules blancs continuent d’affluer pour digérer les déchets tissulaires. Les substances libérées par ces cellules nettoyeuses irritent les nerfs et engendrent des douleurs. Ces messagers chimiques ouvrent les vaisseaux et provoquent un gonflement local. L'œdème constitue une part non négligeable du volume de la hernie.


En pratique, quels sports contre le mal au dos ?


Vous l’avez compris, le sport peut provoquer des douleurs de la colonne vertébrale. Les lésions responsables surviennent le plus souvent en période de croissance. Elles sont de nature osseuse. Elles se révèlent amplement favorisées par une activité intensive et une spécialisation trop précoce. Pour le rachis… et le bien-être de nos enfants, ces modes pratiques sont à éviter.


Chez l’adulte, le risque de hernie ou d’usure discale ne semble accru qu’en cas d’entraînement excessif. A l’inverse, le sport de loisir paraît protéger de ces lésions. L’amélioration de la condition physique assure une bonne prévention au quotidien et compense l’accroissement du risque inhérent à certaines disciplines. Les activités doivent être variées et modérées. Il est bon d’associer aux pratiques ludiques des exercices préparatoires plus analytiques comme la musculation et le stretching. De plus, le travail de l’endurance musculaire et cardiovasculaire ne doit pas être oublié.


Ainsi, votre semaine peut comporter 3 séances de sport de 30 minutes à plus d’une heure.


Bien évidemment, il faut reprendre progressivement. Par la suite, l’activité doit se poursuivre de façon régulière. Enfin, il est indispensable que chaque entraînement débute par un « échauffement ». Il dure au moins 10 minutes. Il commence à une intensité correspondant à celle de la vie quotidienne. A l’issue de ce dérouillage, la difficulté des exercices s’accroît peu à peu. L’amplitude et la vitesse des mouvements augmentent petit à petit. A la fin de cette phase préparatoire, les caractéristiques de l’effort atteignent, sans jamais les dépasser, celles de l’activité prévue.


Faites, si possible, un peu de musculation. En améliorant la force de tous les groupes musculaires, vous soutenez votre squelette et votre colonne. Ne négligez pas les paravertébraux. Commencez en maintenant votre dos soulevé sans excès de cambrure. En l’absence de lésion grave et douloureuse, au cours des entraînement suivants, il est logique d’introduire le travail dynamique … spécifique de la vie quotidienne. Penchez- vous en avant et relevez doucement votre buste.


Ajoutez du stretching ou du yoga. Attention, malgré la bonne réputation de ces activités, elles se montrent parfois agressives pour votre colonne. Certaines positions tiennent plus des contorsionniste de Bouglione que de la préparation à la vie de tous les jours. Soyez progressif, faites ce que vous pouvez. Ne cherchez pas atteindre la posture du moniteur tombé dans la marmite de chewing-gum quand il était petit !


La gymnastique d’entretien et certains cours collectifs associent renforcement musculaire et étirements. Le cocktail peut se montrer efficace pour lutter contre les douleurs lombaires. Là encore, sachez vous écouter. Adaptez votre pratique à vos possibilités du moment.


Il est bon de faire des sports d’endurance intégrant un travail de renforcement musculaire. La natation ou le cardiotraining s’y prêtent aisément.


La natation peut être bénéfique mais ce n’est pas la panacée universelle. Ne vous laissez pas enfermer par les préceptes dogmatiques et préhistoriques. Nagez sur le dos pour muscler les abdominaux … et sur le ventre pour renforcer les muscles longeant la colonne ! En l’absence de douleur, n’hésitez pas à varier les techniques !


Optez pour une séance de cardiotraining en salle ou à la maison. Selon vos sensations, choisissez et changez d’appareil. Autant le vélo ménage vos vertèbres, autant le rameur sollicite votre colonne. Débutez ce simulateur dos droit. Puis, si tout se passe bien, penchez-vous normalement en avant. Ainsi, vous entraînez en force et en endurance vos paravertébraux grâce à un mouvement spécifique du soulèvement.


Le cyclisme est une bonne activité. Théoriquement le dos ne souffre pas. Les muscles longeant les vertèbres s’étirent en douceur et se renforcent. Les jambes et le cœur acquièrent de l’endurance. Cependant, le moindre défaut de réglage peut transformer une belle balade en supplice. Ne vous penchez pas trop en avant. Changez fréquemment de position. Ecartez les mains pour bien stabiliser le buste. Au besoin, montez légèrement la potence pour ne pas trop tirer sur la colonne. Mais ne la relevez pas trop, afin de continuer à bien vous appuyer sur le guidon. Si nécessaire, baissez un peu la selle, pour éviter de basculer le bassin à chaque coup de pédale. Enfin, en période douloureuse, le vélo de route est préférable aux soubresauts et au déséquilibre du VTT.


Malgré sa piètre image, le jogging peut se révéler une discipline favorable à votre dos. Vous le savez, le footing renforce les masses musculaires soutenant la colonne. Le rythme réception / impulsion provoque un pompage articulaire qui regonfle les disques. Alors, à distance des épisodes douloureux, allez courir. Arrêtez d’affirmer que les routes bituminées agressent votre colonne ! Avec des chaussures de qualité vous transportez le sol souple dans vos semelles !


Enfin, les activités ludiques, les jeux de ballons ou de raquettes sont possibles. Ils améliorent la coordination dynamique de la colonne. Cependant, mieux vaut ne pas en abuser. Pour ceux qui souffrent du dos, une séance par semaine semble suffisante. Il faut impérativement les associer à des activités d’endurance et des pratiques plus analytiques comme la musculation et les étirements. Même les sportifs de haut niveau effectuent une « préparation physique généralisée » !


Alors, « use it or loose-it », utilisez votre dos ou perdez le ! Faites régulièrement du sport, pratiquez des activités physiques variées et entraînez- vous en douceur.

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