Visiblement, pas grand-chose ! Plus que l’avis de ses adversaires politiques c’est probablement l’opinion du principal intéressé au regard du soin qu’il prend de son encéphale en faisant du vélo sans casque !Pourtant, à l’occasion d’une simple chute sur la tête, il serait sûrement incapable de prendre les bonnes décisions ! Vous aussi !
Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport.
A l’occasion, du dernier voyage du président à Lille, Martine AUBRY lui a offert un vélo Décathlon. Les messages de madame le maire étaient multiples. Elle proposait à Nicolas de profiter des 35 heures pour pédaler. Elle lui rappelait que les entreprises citoyennes pouvaient relocaliser puisque Décathlon venait de revenir au sein de la conurbation lilloise. Certaines mauvaises langues, on émit l’hypothèse qu’elle ne lui avait pas fait cadeau du casque logiquement indissociable afin qu’en tombant, il perde ses aptitudes intellectuelles … et, de fait, toute crédibilité pour 2012.
Des lésions cérébrales majeures pour une simple chute !
Une grande étude américaine a montré que les traumatismes crâniens étaient responsables de 62% des décès survenus à la suite d’accident de vélo. Aux États-Unis, la pratique du cyclisme provoque un traumatisme crânien toutes les 4 minutes et un de ces blessés décède chaque jour.Une chute sur la tête à 60 km / h dans une descente sinueuse correspond à un plongeon du quatrième étage ! Au cours d’une balade à vitesse plus modérée, aux environs de 20 km / heure, si votre crâne heurte le sol, les contraintes mécaniques atteignent le seuil de résistance de l’encéphale. Des traumatismes apparemment anodins peuvent se révéler gravissimes. Même s’il n’existe aucune fracture du crâne, les lésions du cerveau sont parfois très importantes. En cas de décélération brutale, l’encéphale subit l’inertie et vient frapper la face profonde de la boite crânienne. Ce choc provoque souvent une perte de connaissance et un gonflement du système nerveux : c’est la commotion cérébrale. *
UNE CHUTE SUR LA TÊTE A 60 KM/H CORRESPOND A UN PLONGEON DU QUATRIÈME ÉTAGE
Pire encore, au cours de ce traumatisme, le cerveau tire violemment sur les vaisseaux sanguins qui le relient à l’os. Ces petites artères peuvent se déchirer et commencer à saigner. Alors que le sportif a repris connaissance, un hématome se constitue peu à peu dans le crâne. L’enveloppe osseuse ne peut pas se distendre, la pression augmente. A nouveau le cycliste se sent moins bien. Il est somnolent et a envie de vomir. Soudain, comprimé par la poche de sang, le cerveau glisse vers le haut du cou, au milieu des vertèbres cervicales. C’est l’engagement cérébral. Les parties les plus profondes du cerveau sont écrasées. Ces structures se situent à l’opposé de l’écorce cérébrale qui assure notre réflexion ; elles assument les fonctions basiques de notre vie réflexe : la respiration, les battements cardiaques, etc…. La compression de ces neurones bloque le fonctionnement de ces missions indispensables à la vie … et le décès survient rapidement !
Heureusement le casque est un outil efficace de prévention. Il pourrait éviter 25 à 30% des décès par traumatisme crânien survenant lors de la pratique du vélo. Encore faut-il bien le choisir et bien l’ajuster (voir l’article «Pédalez avec la tête» dans ce numéro)
Des accidents nombreux, des séquelles fréquentes !
Chaque année, pour 100 000 habitants, 5000 traumatisés crâniens sont admis aux urgences. 750 restent hospitalisés pour surveillance. 50 sont dans le coma et transférés vers un service spécialisé de neurochirurgie pour bilan et traitement. Parmi ces derniers, 40 auront une récupération convenable, 5 vont décéder, 2 resteront «à vie» dans le coma, 3 auront des séquelles graves. Ainsi, en France, pour cause de traumatisme crânien, on compte 100 000 invalides et 3000 nouveaux cas par an. Parmi eux, pourquoi pas, un jour peut-être, un ancien président n’ayant pas mis son casque en faisant du vélo !
Des handicaps lourds
Après un coma, au stade de séquelles, les fonctions intellectuelles sont presque systématiquement affectées. On constate des troubles du langage, de l’attention, de la mémoire et de l’organisation. Ils s’y associent souvent une altération de la vie relationnelle avec anomalies du comportement sexuel, impulsivité, agressivité et perturbation de l’humeur. Ces soucis vont bien au-delà de l’agitation ou du dérapage verbal. Ainsi, contrairement à ce que pensent déjà certains mauvais esprits, il est peu probable que Nicolas ait déjà fait une chute sur les petites routes de Provence.
En effet, des problèmes de motricité, des mouvements anormaux ou des crises d’épilepsie se surajoutent souvent à ce tableau peu réjouissant ! De surcroît, si le blessé conserve une part de conscience, il est inévitablement victime d’une profonde dépression réactionnelle lorsqu’il doit faire le « deuil » de ses aptitudes intellectuelles et physiques. Cette souffrance psychique serait très supérieure à celle endurée par les hommes politiques après une perte de pouvoir pour cause d’échec électoral !
Conseils à Nicolas … et aux autres !
Monsieur le président, la France et les français ont besoin de vos fonctions intellectuelles ! Votre famille aussi ! La sécurité sociale doit faire des économies, ne lui imposez pas la prise en charge financière d’un coma définitif ou d’un handicap lourd et permanent ! Montrez l’exemple ! Mettez un casque quand vous faites du vélo ! Et continuez à courir et à pédaler … à SANTESPORTMAG, on aime quand le chef de l’état garde la forme et prend soin de sa santé !
AGOSTINO VA MIEUX AVANT DE MOURIR !
Agostino fut un cycliste professionnel célèbre… surtout connu pour ses chutes ! Ce jour-là encore, en pleine compétition, il percute un chien. Il tombe sur la tête. Sa petite casquette de toile se montre nettement insuffisante pour amortir le choc. Il perd connaissance quelques instants puis se relève. Il récupère son vélo mais sa roue avant est tordue. Qu’importe ! Mu par une incroyable volonté, il reprend le chemin de l’épreuve. Il court en tirant son vélo jusqu’à la ligne d’arrivée. … il décède quelques heures plus tard d’un hématome intracrânien.
Retrouver totalement sa vigilance après une perte de connaissance pour cause de traumatisme crânien n’exclut pas une grave lésion du cerveau. Si vous « tombez dans les pommes » ou si vous avez des troubles de la mémoire après un choc sur la tête, il faut impérativement vous rendre aux urgences. Le médecin jugera de l’opportunité d’une hospitalisation pour surveillance ou d’un scanner cérébral. Grâce à cette procédure, les hématomes intracrâniens peuvent être évacués au cours d’une intervention chirurgicale avant qu’ils n’écrasent le cerveau !
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