Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport
Caroline a 42 ans. Elle est mère de deux enfants de 8 et 12 ans. Elle est cadre à l’assistance publique. Autant dire que son temps est compté. Cependant, depuis que ses deux garnements ont gagné en autonomie, elle a repris le sport. Elle vient me consulter afin d’obtenir son certificat d’aptitude pour les 10 km de Paris Adidas.
Le Doc : Racontez-moi une semaine d’entraînement type …
Caroline : Je cours tous les dimanches matin 30 à 45 minutes au Bois de Boulogne. Et le mardi soir, j’ai mon cours de Pilates.
Le Doc : C’est bien ! Une cession cardiovasculaire et une autre orientée entretien articulaire mais, vous savez qu’avec 3 séances hebdomadaires de cardio, vous pourriez cumuler les bénéfices ! Avec cette fréquence d’activité, vous réduisez le risque d’infarctus, d’hypertension, de diabète et d’hypercholestérolémie. Et concernant vos performances, vous franchissez vraiment un cap, vous pouvez progresser ! Avec une seule séance le week-end, on peut considérer que vous perdez l’acquis d’une semaine sur l’autre ! C’est dommage ! Au sein, de votre programme, auriez-vous des idées pour caser 2 autres entraînements en endurance ?
Caroline : J’ai testé la salle. J’y allais le midi mais vraiment avec toute la logistique, ça faisait trop court ! Je mangeais sur le pouce, pas toujours équilibré. Bref, à la sortie, j’étais plus stressée que détendue. Même expérience avec la piscine à l’heure du déjeuner … le bavardage en plus, accrochée à la gouttière du bassin … J’ai aussi un elliptique à la maison. J’ai tenté d’en faire le soir mais quand j’arrive je suis trop fatiguée, j’ai du mal à relancer la machine.
Le Doc : Je crois que vous devriez à nouveau essayer l’elliptique mais le matin. En début de journée, le sport contribue à l’éveil et au bien-être, de deux façons : premièrement, en augmentant la température cérébrale et deuxièmement, en activant la conduction des neurones programmant le mouvement. Vous pouvez même placer sur le côté une lampe de luminothérapie. Avec ça, c’est certain, vous commencez la journée en pleine forme. Autre information issue des neurosciences : accrochez-vous 6 semaines ! A l’issue de ce délai, votre cerveau aura intégré cette routine ! Il en aura besoin pour se sentir bien, il va vous le réclamer ! Vous ne percevrez plus du tout cette activité comme une contrainte ! Vous serez un soupçon addicte … à cette bonne habitude !
Caroline : Il faut quand même s’y mettre et tenir 6 semaines !
Le Doc : Pour devenir assidu, les neurosciences nous apprennent également qu’il faut ritualiser ! Là encore, le cerveau aime bénéficier de rythme régulier. Si tous les mardis matin et tous les jeudis matin, vous faites 30 minutes d’elliptique entre 7 heures et 7 heures 30, votre pratique deviendra automatique et vous y prendrez du plaisir ! Attention, la démarche ne souffre pas d’exception ! Le lendemain d’un dîner tardif et un peu arrosé avec des copains, entraînez-vous ! Peut-être un peu plus cool mais ne zappez pas !
Caroline : Ça risque tout de même d’empiéter sur mon sommeil …
Le Doc : Cette fois, j’y ajoute une indication en provenance de la sociologie. Une étude menée par l’INSEE nous apprend que les personnes disant ne pas avoir le temps de faire du sport sont celles qui regardent le plus la télévision. Le soir, ne pourriez-vous pas réduire d’une bonne demi-heure la durée que vous passez derrière les écrans ?
Caroline : En effet, je pense que c’est jouable ! J’essaye demain et je m’accroche 6 semaines !
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