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BIXENTE LIZARAZU : AUTANT DE SPORT QU’A 20 ANS, PLUS DE PLAISIR MOINS DE FATIGUE

Dernière mise à jour : 24 mars 2023

Tout juste quadra, Bixente, notre champion du monde a raccroché les crampons il y a 4 ans. Il tient la forme et garde la ligne. Il nous parle de ses nouveaux sports, commente avec recul et philosophie ses entraînements d’autrefois.


Propos recueillis par le docteur Stéphane Cascua


Visage émacié, souriant et spontané, notre beau gosse chaleureux semble apprécier les sujets originaux que l’on aborde avec lui !

Bixente, vous semblez en forme et même affûté ! Continuez-vous le sport ?


J’aime profondément le sport, tous les sports. Je suis un sportif dans l’âme. Certains aiment jouer au ballon ou n’apprécie que leur sport ! D’autres ne sont motivés que par la compétition. Moi, je ressens un véritable plaisir quand je suis en mouvement. Dans mon coin de paradis, là-bas dans le Sud-Ouest, je profite de la montagne et la mer. Je pédale sur les contreforts des Pyrénées et je fais du ski de piste. Sur les plages de l’Atlantique, je pratique le surf et la plongée sous-marine. Je m’entraîne aussi au « Stand up paddle » : on est debout sur une planche de surf et on franchit les vagues en ramant. Je vous laisse imaginer le travail d’équilibre et de gainage … Je me suis pris de passion pour le jujitsu brésilien, vrai sport de combat, qui va chercher la volonté au plus profond de soi. J’ai arrêté le football et même la course à pied. J’ai peur de m’abîmer les articulations. Grâce à cette diversité, garder la forme est un vrai bonheur ! Je fais 4 à 5 séances par semaine. Je m’entraîne autant que lorsque j’étais footballeur «pro », si l’on exclut les matchs tous les 3 jours, qui souvent m’épuisaient !


Vous avez perdu l’esprit de compétition ?


Non, j’ai toujours le goût de l’effort et j’aime me dépasser. Je pratique la compétition internationale en jujitsu. La victoire ne m’obsède pas, mais je refuse d’être ridicule (NDLR : Bixente a été champion d’Europe sénior après seulement 18 mois de pratique ! Lors de notre interview, en toute humilité, il n’a fait aucune allusion à cette excellente performance). À vélo, dans un col, quand je me balade, si on me double, je m’accroche quitte à me mettre dans le rouge ! Lorsque je fais du foot, à l’occasion d’un gala, de temps à autre, si un gamin me taquine, je ne lâche pas ! C’est un peu ridicule, je sais ! Mais je veux lui montrer que je suis resté le meilleur ! En revanche, désormais, quand je suis fatigué, je m’arrête ou je relâche un peu, je ne suis plus esclave du calendrier !


Que vous apporte désormais le sport ?

La forme, la santé … et j’ai gardé la ligne. En fait, j’ai pris un peu de poids : 2 kg … mais que du muscle, depuis que je me bosse le haut du corps en pratiquant le jujitsu. Tout cet entraînement, c’est aussi un réservoir d’énergie pour le boulot. Mon métier de consultant est sollicitant. En direct, la concentration est maximum ! Et les nombreux déplacements sont fatiguant. De plus, ces nouveaux sports sont de véritables expériences physiques et psychiques. Au cours d’un combat de jujitsu, s’enchaînent de véritables réflexes de survie. À vélo, j’ai appris la souffrance, bien plus qu’au cours des prolongations d’un match de football à haut niveau. Enfin, en journalisme sportif, il faut connaître ce que l’on commente, voilà ce qui nous fait gagner en crédibilité et en pertinence.


Bixente, vous parlez de ski, de surf, de plongée, vous avez découvert ces sports récemment ou vous les pratiquiez déjà quand vous étiez footballeur professionnel ?

J’ai commencé le ski à 3 ans et la plongée sous-marine à 10 ans … puis j’ai continué tout au long de ma carrière professionnelle. Alors que, c’est vrai, c’était interdit dans mon contrat ! Ceci dit, les clubs ont fermé les yeux, tant que je n’étais pas blessé. Ça ne m’est arrivé qu’une seule fois, une petite entorse, alors que je ne jouais au Bayern. Mais, globalement, mes employeurs ont toujours été gagnants. A l’issue de la trêve, je revenais toujours en pleine forme. J’avais changé de sport, j’avais travaillé ma force et mon équilibre sur les pentes enneigées ou sur les vagues de la côte Basque. Alors que d’autres revenaient empâtés, désentraînés … ils n’avaient fait ni ski ni surf ! … pas plus qu’ils n’avaient suivi le programme d’entretien indiqué par les préparateurs physiques !


Avec le recul, quelle est la différence entre vos entraînements actuels et ceux de votre vie de footballeur professionnel ?


Je fais autant de sport, avec plus de plaisir et je suis moins fatigué. Avec un match tous les 3 jours, quand on cumule les championnats et les coupes, j’étais souvent épuisé. Parfois, quand je rentrais sur le terrain, je me demandais comment j’allais tenir 90 minutes. J’aurais souhaité que les coachs et que le staff médical puissent évaluer mon état de fatigue. Quand on est un jeune professionnel, on ne peut pas aller voir l’entraîneur et lui dire : «Coach, aujourd’hui je suis cuit !» ; on serait pris pour un tir au flan. Actuellement quand j’ai un coup de moins bien, je m’arrête ou je ralentis. Parfois même, je me contente de changer de sport, je diversifie et je récupère. J’ai l’impression de vivre une deuxième jeunesse, je me fais plaisir, je ne suis pas blessé et je suis très en forme. A la fin de ma carrière, ce qui me pesait le plus, c’était le programme collectif et la répétition de séances identiques. Avec l’âge, quand la saturation s’installe et que les bobos s’accumulent, les entraînements deviennent insuffisamment variés et individualisés …


Et du point de vue nutrition, continuez-vous à faire attention ?


J’ai gardé 80% de mon hygiène alimentaire : viandes blanches, légumes, pas de produits laitiers, ni de dessert. En revanche, je m’octroie des écarts : un peu de vin ou une bonne côte de bœuf. Le sport loisir est aussi fait pour ça ! Quand j’ai arrêté ma carrière « pro » la pression de la diététique s’est envolée, je me suis senti plus léger. Pourtant, je n’ai pas pris un gramme de graisse. Moins frustré, je craque moins, mon alimentation spontanée est peut-être encore plus équilibrée.


« L’OPÉRATION DE MA PUBALGIE N’A PAS ÉTÉ UNE SOLUTION »


« A 26 ans, alors que je n’avais souffert d’aucune blessure, j’ai été victime d’une pubalgie. C’était parti pour 18 mois de galère … et 10 ans de prudence ! Au cours de la période aigue, j’ai joué dans 3 clubs différents. J’ai été surpris par les changements de prise en charge médicale. J’ai découvert la relation du staff technique face à la blessure : « Fais toi opérer, c’est un problème mécanique, il faut réparer tout ça ! Tu vas tourner la page et gagner du temps ». Mais pour moi, l’intervention n’a pas été une solution. Les déséquilibres musculaires ont persisté. Les cicatrices ont collé. J’ai compensé de partout. J’étais plus fragile et les blessures se sont multipliées. Pendant tout le reste de ma carrière, j’ai dû être vigilant. Désormais, c’est fini. Bien sûr, le temps a joué mais je travaille beaucoup ma posture et je m’étire. Je bénéficie de micro-massages et d’ostéopathie. Ma nouvelle pratique sportive est plus équilibrée … et la pression psychologique est retombée. Le moral joue beaucoup ! Regardez RIBERY, il a accumulé les emmerdes … et les blessures ! »


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