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BASSIN DECALE ! SACRO-ILIAQUE BLOQUEE ET SOUFFRANCE DU PSOAS

Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport

Rédacteur en chef de www.docdusport.com


Vous avez bénéficié de ces diagnostics. Les traitements manuels qui en ont résulté vous ont soulagé … mais parfois pas du tout ! Alors que faut-il en penser ?


L’ostéopathie est une discipline experte. Son pouvoir thérapeutique est incontestable. Elle nécessite des études longues de cinq ans. La loi n’accorde ce titre professionnel qu’à l’issue de formations solides et agrées. Mais, ce cursus, comme la réglementation, n’autorisent que la prise en charge de pathologies fonctionnelles. Voilà qui signifie que mobilisations et manipulations ne parviendront à vous guérir que si votre douleur est liée à un mauvais fonctionnement de votre appareil locomoteur … en l’absence de lésion tissulaire sous-jacente !


Vous avez le bassin décalé ! Votre sacro-iliaque est bloquée !


Depuis 30 ans, je reçois bon nombre de sportifs qui viennent me consulter après plusieurs manipulations pour « bassin décalé » ou « sacro-iliaque bloquée ou déplacée » … et ils ont toujours mal ! Allez soyons sport … je ne vois pas ceux qui ont été efficacement soulagés par de bons ostéopathes ayant réalisé un examen exhaustif puis restauré les mobilités ! On parle de biais de recrutement. Cependant, lorsque j’interroge puis examine ces patients, je suis surpris. Le tableau clinique est très évocateur d’une souffrance discale voire d’une hernie !





BASSIN DECALE, SACRO-ILIAQUE BLOQUEE = SOUFFRANCE DU DISQUE INTERVERTEBRAL JUSQU’A PREUVE DU CONTRAIRE !


Une IRM est indispensable pour confirmer, localiser et quantifier la lésion. En cas de hernie, un traitement médicamenteux s’impose pour soulager rapidement et durablement les patients ! Pour être clair et honnête ! Je pense que ces « bassin décalé » et « sacro-iliaque bloquée » ne sont que des conséquences des contractures et des altérations gestuelles provoquées par la douleur ! Il est impératif de soigner la cause ! Avant cette prise en charge médicale, il arrive souvent que certaines manipulations vous fassent du bien ! Mes patients me le disent : « j’ai eu beaucoup moins mal … 24 heures ! ». Logique, les compensations musculaires et posturales finissent par être douloureuses en elles-mêmes. Réaliser un bon reset articulaire engendre un véritable soulagement. En revanche, en l’absence de traitement de la lésion sous-jacente le déséquilibre et la souffrance réapparaissent rapidement. C’est dans cet esprit que les médecins associent souvent aux anti-inflammatoires, des antalgiques et des décontracturants.


SOUFFRANCE DU DISQUE : CONTRACTURES ET POSTURES DOULOUREUSES


Ainsi, je ne manque pas de préciser à mes patients : « Les premiers vont faire dégonfler la hernie principalement constituée d’œdème. Les suivants ne sont pas des anti-douleurs cache-misères mais des restaurateurs de fonction, utiles pour éviter les compensations délétères ». De surcroît, après traitement de la blessure causale, si les dysfonctionnements perdurent, il peut se révéler opportun d’effectuer des manipulations expertes ! La rééducation, la reprise progressive du sport, l’adaptation du programme d’entraînement ou l’accompagnement par des disciplines complémentaires type yoga ou Pilates sont aussi très efficaces. Ces stratégies plus actives se montrent souvent plus pertinentes dans la durée en s’inscrivant dans un nouveau mode de vie !


AVONS-NOUS TOUS LE BASSIN DECALE ?

Une posture symétrique ne constitue ni la norme ni la normalité. La moindre initiation au surf ou au skate vous l’expose naturellement ! Mettez vous la jambe gauche en avant ou la droite ? Etes-vous regular ou goofy ? Spontanément une de vos hanches s’avance et se soulève ! Même chose quand vous tapez dans un ballon ou quand vous sautez ! Pareil dans les sports de lancer ou de raquettes où les pratiquants assidus présentent une épaule dominante plus basse ! Nous sommes latéralisés et asymétriques ! Bref, vous n’avez le droit de rechercher un bassin parfaitement symétrique et horizontal que si vous êtes garde républicain sur les marches de l'Élysée !


C’est votre psoas !


Là encore, je suis souvent déconcerté en accueillant de nombreux sportifs encore douloureux affublés du diagnostic de « souffrance du psoas ». Les tendinites sont rarissimes à l’extrémité de ce muscle surdimensionné pour avancer le membre inférieur. Sa solide constitution n’est qu’un souvenir de notre quadrupédie. Chez le galopeur, il travaille à plein régime pour engager les postérieurs sous la masse en courbant la colonne vertébrale. Dans ces circonstances, il accumule puissamment l’énergie potentielle élastique qui sera restituée lors de la propulsion.


TENDINITE ET CLAQUAGE DU PSOAS : RARISSIMES !


En tout cohérence, je n’ai diagnostiqué des tendinites du psoas que chez des forcenés des relevés de bustes pieds bloqués … un mouvement ressemblant étrangement au galop puisque les jambes se rapprochent du buste en fléchissant la colonne ! Les claquages du psoas sont également exceptionnels ! En 20 ans, au PSG, j’en ai vu 3 ! Ils étaient survenus à l’occasion de frappes hyperpuissantes. Le faisceau du quadriceps appelé droit fémoral constitue le fusible de ce geste et se déchire bien avant ! De fait, quel n’est pas mon étonnement en examinant les patients habituels étiquetés « souffrance du psoas » ! Ils ont des signes de hanche ! C’est l’articulation qui fait mal !


LA SOUFFRANCE DU PSOAS EST UNE LESION DE HANCHE JUSQU’A PREUVE DU CONTRAIRE !


De fait, les blessures à évoquer sont nombreuses. Il peut s’agir banalement d’une arthrose. Le cartilage est usé après toutes ces années passées à courir, à sauter ou à pivoter ! Les lésions ont parfois été favorisées par de petites malformations appelées dysplasie. Chez le sportif plus jeune, on retrouve des conflits de hanche. Tête du fémur et bassin se percutent lors des mouvements de trop grandes amplitudes. Logiquement, cette blessure est fréquente en danse, en arts martiaux, au football ou au tennis à cause des appuis et des glissades. Au voisinage de cette pathologie, il est opportun d’envisager une fissure de labrum, le petit ménisque qui entoure la hanche. Plus rare mais non exceptionnel, la course à pied est à l’origine de fracture de fatigue du col fémoral ! Même les IRM indiquent parfois tendinite d’insertion du psoas … heureusement le scanner corrige le diagnostic ! Bref, là encore, le psoas n’est que la partie émergé de l’iceberg ! Il enclenche une contracture faussement protectrice !


BLESSURE DE HANCHE = PSOAS CONTRACTURE


Oui, il souffre mais c’est à cause de la hanche sous-jacente ! Que ce pauvre psoas soit qualifié de « muscle poubelle » ne change rien à l’affaire ! Qu’il côtoie les microbes du colon n’en fait pas un agent de péritonite ! En réalisant la jonction entre membre inférieur et colonne vertébrale, il participe à bon nombre de dysfonctionnements provoqués par de multiples blessures articulaires ! Alors, soyons franc ! Si vous avez une « souffrance du psoas » ne procédez pas à une greffe de selle 😊… faites contrôler votre hanche ! A l’issue d’un bilan compétent et complet normal … vous pourrez « ouvrir tout le champ des possibles » !



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