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ROTULE ET VÉLO : LE PIRE OU LE MEILLEUR !

Dernière mise à jour : 9 févr. 2023


Claire a 33 ans. Elle me consulte car elle a mal à la face antérieure de ses genoux. Rapidement, je confirme qu’il s’agit d’un banal syndrome rotulien. Je vais pouvoir prendre le temps de lui expliquer sa blessure et lui chouchouter son programme thérapeutique. Le Doc : Claire, vous souffrez de votre rotule. Ce petit os peut être considéré comme un renfort du quadriceps, le gros muscle situé à l’avant de la cuisse. Son cartilage, la substance lisse qui recouvre son versant en contact avec le fémur, est irrité. C’est une blessure très fréquente chez les sportives. Claire : Oui ! On a déjà évoqué ce diagnostic, on m’a demandé de me reposer. J’ai arrêté de courir mais j’ai toujours mal ! Maintenant, je suis même gênée dans la vie quotidienne, quand je suis assise longtemps ou quand je monte les escaliers. Le Doc : Je ne crois pas que le repos complet soit indiqué. En fait, votre douleur provient plus d’un mauvais fonctionnement de votre genou que d’une lésion des tissus. La face profonde de votre rotule est convexe. Elle coulisse dans un rail concave creusé dans le fémur. Si vos muscles sont faibles, fatigués ou insuffisamment coordonnés, elle vient taper sur les berges de son couloir osseux et le cartilage s’abîme. DOULEUR DE ROTULE : LE TRAITEMENT N’EST PAS LE REPOS Alors, vous avez mal, vous réduisez vos activités, vous désentraînez vos muscles, la rotule se balade de plus en plus et votre douleur augmente … Vous initiez un cercle vicieux ! Il faut réenclencher un cercle vertueux ! Il est nécessaire de reprendre progressivement vos activités sportives afin de renforcer votre quadriceps. Le vélo constitue une bonne manière de renouer avec le mouvement. Claire : Le vélo ! On me l’a interdit ! D’ailleurs j’avais essayé à la campagne et j’ai eu mal ! Le Doc : En cas de syndrome rotulien, vous pouvez attendre du vélo le pire comme le meilleur. Quelques explications et conseils pratiques s’imposent. Quand vous tournez lentement les jambes contre une forte résistance vous écrasez votre rotule qui vient se faire raboter sur le couloir fémoral. C’est probablement ce qui s’est passé à la campagne quand vous avez été surprise par la première côte, juchée sur un vélo dont vous ne gériez pas bien les développements. ÉCRASEZ LES PÉDALES : DOULEUR MOULINER : SOULAGEMENT A l’inverse, si vous moulinez sur une faible résistance, la rotule sera beaucoup moins plaquée au fond du rail. Les variations de pressions inhérentes au glissement rapide de votre rotule favorisent l’absorption des nutriments dont son cartilage a besoin. En effet, ce tissu n’est pas traversé par des vaisseaux, il se nourrit en absorbant l’oxygène et les aliments venus de l’os sous-jacent. MOULINER : OXYGENTATION, NUTRTION ET LISSAGE DU CARTILAGE De surcroît, un pédalage rapide sans trop de compression permet un lissage du cartilage à la manière d’un chiffon de laine qui fait briller vos chaussures. De cette manière, vous parviendrez à refaire travailler votre cuisse. Votre rotule sera mieux guidée et vous pourrez augmenter progressivement les résistances ! Claire : Ah oui mais dans ma campagne, il y a beaucoup de côtes … Le Doc : Vous avez raison. Il est conseillé de reprendre en salle ou sur un vélo d’appartement. C’est la meilleure manière de vous concocter la progressivité requise. Dans quelques semaines, il vous sera possible d’aller faire un tour à la campagne. Mais attention, avec un vélo en bon état et une selle bien réglée ! Exemple : un vélo électrique sans aucun complexe. Pourquoi pas un VTT à utiliser sur la route, muni de grands pignons à l’arrière, histoire de continuer à mouliner à la moindre bosse ! Promis, vous allez retrouver le plaisir de vous balader !

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