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L’EPREUVE D’EFFORT DU SPORTIF

Dernière mise à jour : 15 avr. 2023

On vous a conseillé de faire une épreuve d’effort. Mais vous pensez que c’est un examen pour les cardiaques, pas pour les sportifs ! Erreur ! Si ce bilan permet de confirmer votre bonne santé, il peut aussi vous guider dans votre préparation.


Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport





Une épreuve d’effort est un examen médical réalisé dans une clinique ou un hôpital. Elle consiste à pédaler sur un vélo fixe à intensité progressivement croissante, jusqu’à atteindre votre fréquence cardiaque maximum. Pendant ce temps, trois analyses sont effectuées. Les électrodes collées sur votre thorax sont reliés à un électrocardiographe qui inscrit l’activité électrique de votre cœur. Le brassard qui comprime périodiquement votre bras mesure votre tension artérielle. Enfin, le masque que vous portez sur votre visage enregistre les gaz que vous inspirez et que vous expirez.


Quelles sont les indications de l’épreuve d’effort ?


Cet examen est essentiel pour réduire le risque de crise cardiaque et de mort subite notamment pendant l’exercice physique. Il permet de dépister les rétrécissements des artères du cœur, les coronaires. Aussi, l’épreuve d’effort est-elle conseillée chez le sportif de plus de 40 ans. Elle est nécessaire s’il reprend le sport. Elle devient indispensable s’il présente des facteurs de risque de crises cardiaques : tabagisme, antécédents familiaux d’infarctus, hypertension artérielle, excès de cholestérol, diabète. Si aucun problème n’a été décelé au cours de ce test, il est d’usage de le renouveler tous les 3 à 5 ans. Avant la ménopause, la femme sportive semble protégée par ses hormones, à moins qu’elle ne fume ou qu’elle ne prenne la pilule. A partir de 55 ans, les femmes doivent bénéficier d’une surveillance comparable aux hommes. Cet examen peut également être effectué en dehors des indications « santé ». Il est alors réalisé par un médecin du sport qui confirme le bon fonctionnement de votre cœur et évalue vos performances. Dans ce cas, il n’est pas remboursé par l’assurance maladie.


Une épreuve d’effort, c’est bon pour la santé !


L’épreuve d’effort recherche sur le tracé électrique des signes de mauvaise oxygénation du cœur. Ces anomalies ne provoquent pas toujours de douleurs et résultent de la présence de plaques de cholestérol ou de calcaire dans les artères du cœur, les coronaires. Ces dernières sont partiellement bouchées. Quand l’effort s’intensifie, il ne passe pas suffisamment de sang chargé d’oxygène et le cœur donne des signes de souffrance. Vous comprenez pourquoi ces indices électriques sont absents au repos et pourquoi il est nécessaire de pratiquer une épreuve d’effort. Vous le savez depuis SANTE.SPORT.MAG n°1, cette mauvaise oxygénation du muscle cardiaque est parfois responsable de crampe du cœur, à l’origine de mort subite du sportif.


Si vous présenter de telles anomalies électriques, un traitement s’impose. Rapidement, l’activité physique s’intégrera aux moyens thérapeutiques mis en œuvre. Alors pourquoi risquer le pire ?



L’épreuve d’effort, c’est dangereux ?


Vous pensez que d’aller chercher les manifestations de mauvaise oxygénation du cœur en le poussant à fond, c’est risqué ! D’ailleurs, vous avez entendu parler d’incidents graves lors de ce test. L’épreuve d’effort a pour objectif de reproduire sans hypocrisie la sollicitation cardiaque que vous pouvez rencontrer sur le terrain de sport. Alors, s’il existe un souci mieux vaut qu’il soit pris en charge dès les premiers signes en milieu hospitalier ou en clinique plutôt qu’il ne s’aggrave dramatiquement au détour d’un bois. Une épreuve d’effort, c’est mieux pour votre entraînement !


Dans l’immense majorité des cas, si vous êtes sportif assidu, vous présentez une épreuve d’effort normale. Au-delà de cette information essentielle, vous n’avez pas perdu votre temps. Votre « cardiologue du sport » peut évaluer votre performance. Il vous pousse vraiment à fond et vous fait sprinter. Ainsi, il détermine votre réelle fréquence cardiaque maximum souvent différente du chiffre obtenu en effectuant l’opération : fréquence cardiaque maximum théorique = 220 – votre âge en année. L’analyse « santé » est plus complète et l’exploitation « performance » est plus fiable. Grâce à l’étude des gaz que vous avez inspirés puis expirés, il peut déterminer votre « consommation maximum d’oxygène » ou « VO2max ». Ce chiffre correspond à votre cylindrée d’endurance. Il est fortement dépendant de votre génétique. Vous pouvez désormais ajuster vos prétentions chronométriques à vos aptitudes, notamment en course sur route.


Le cardiofréquencemètre fait équipe avec l’épreuve d’effort


Le cardiofréquencemètre mesure votre fréquence cardiaque pendant l’effort. Une ceinture thoracique enregistre les battements de votre cœur et transmet ces données à une montre. Riche des informations fournies par votre épreuve d’effort, vous pouvez désormais affiner l’intensité de vos entraînements, notamment les séances au voisinage du « seuil », essentielles à votre progression.


L’évolution des courbes de votre respiration permet également de préciser la fréquence cardiaque à partir de laquelle débute votre essoufflement. C’est le seuil d’accumulation de l’acide lactique appelé plus couramment « seuil ». Cette intensité est comparable à la « zone rouge de votre compte tour ». Elle se situe entre 70 et 85% de votre « VO2max ». Grâce à l’entraînement, votre seuil peut monter et vous parvenez à tolérer des vitesses plus rapides sans entrer « en surchauffe ».

Votre épreuve d’effort, sur vélo ou sur tapis ?


Pour obtenir un enregistrement cardiaque de qualité, il est indispensable que votre buste soit stable. Pour des raisons « santé », le vélo s’impose. Si vous êtes cycliste, les données « performances » sont directement applicables sur le terrain. Si vous pratiquez une discipline à base de course à pied, sachez que votre « VO2max vélo » et votre « seuil vélo » sont un peu plus faibles qu’en course. En effet, la masse musculaire sollicitée lors du pédalage est plus réduite et limite plus précocement votre effort. Ainsi, il est d’usage d’ajouter 5 à 10 battements au « seuil vélo » pour obtenir le « seuil course » et d’augmenter de 5% la « VO2max vélo » pour obtenir la « VO2max course ».


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