Par le docteur Stéphane CASCUA, médecine du sport, entraînement du sportif.
Yann a 43 ans. Il pratique avec passion le football ou plus exactement le futsal sur petit terrain couvert. Avec son métier de consultant informatique, il n’a plus vraiment la disponibilité pour se plier aux horaires rigides des entraînements en club. Alors avec quelques copains et collègues, une fois par semaine environ, il parvient à se dégager un peu de temps en soirée pour dribbler, feinter et frapper ! Il vient me voir souvent pour des bobos … Cette fois, il s’agit d’un claquage du mollet !
Yann : Docteur, je ne comprends pas ! Pourquoi est-ce que je me blesse tout le temps ?
Le Doc : Votre question est essentielle ! Elle me rappelle une anecdote racontée dans la biographie Usain Bolt, recordman du monde et champion Olympique du 100 et 200 mètres ! Rien que ça ! Comparaison valorisante, vous me le concédez ! Quelques années avant les jeux de Pékin où il avait tout raflé, il participait au championnat du monde d’Osaka sur 200 mètres. Au sortir du virage, il avait vu Tyson s’envoler ! Il a tenté de s’accrocher mais il est resté collé au tartan !
UN SPORT LUDIQUE OU INTENSIF IMPOSE UNE PRÉPA PHYSIQUE
La nuit suivante, il tourne et se retourne dans son lit hanté par l’accélération de son adversaire ! A 2 heures du matin, n’y tenant plus, il se lève, frappe à la chambre de son entraîneur. Somnolent, ce dernier vient lui ouvrir et se rassoit sur son lit. Usain le regarde, terrassé : « Pourquoi ne suis-je pas parvenu à le suivre et à le doubler ? ». Dans une demi torpeur, son coach lui rétorque : « Parce que tu sèches encore trop de séances de prépa physique ! » … Puis, il le raccompagne, le laissant mijoter cette réponse déstabilisante !
Yann : Ah ! Oui ! Je comprends « performances » et « prévention des blessures » : même stratégie ! Il faut une préparation du corps pour encaisser l’activité spécifique ! En plus, vous me l’avez déjà dit ! Il est nécessaire que je complète avec d’autres sports !
Le Doc : Bien-sûr ! D’une semaine sur l’autre votre appareil se désadapte ! Il redevient quasi-sédentaire ! De surcroit, tous les sports d’explosivité, avec sauts, accélérations et déplacements latéraux mettent à rude épreuve l’appareil locomoteur ! Sans compter que ce stress articulaire se majore sur petits terrains avec l’accumulation de changement de direction ! Et, pour ne rein arranger, ces activités sont pratiquées par des sportifs plus âgés et plus sensibles aux traumatismes …
Yann : Alors que dois-je faire ?
Le Doc : Vous le savez Yann, le sport pour la santé et la forme, c’est au moins 3 entraînements par semaine. Ainsi, vous renforcez votre appareil locomoteur et vous améliorez votre condition physique. En plus d’éviter les blessures, vous serez plus à l’aise en jouant et vous prendrez plus de plaisir ! Afin que ce programme s’immisce aisément dans votre agenda pro et familial, je vous propose un petit footing hebdomadaire de 30 à 45 minutes avec quelques déplacements latéraux et allonges faciles.
1 FUTSAL 1 FOOTING 1 SALLE AVEC CARDIO ET RENFO PAR SEMAINE
En guise de troisième séance, je verrai bien un peu de cardio et de renfo en salle. Je vous suggère 30 minutes sur rameur ou elliptique pour travailler tout le corps et le gainage. Bien échauffé, vous pouvez alors poursuivre avec un parcours de musculation légère sur appareil à charges guidées.
Yann : Au lieu de m’imposer du repos, j’aime quand vous soignez les blessures en rajoutant du sport ! Et, ça a le goût du haut niveau !
Le Doc : C’est vrai ! En plus des séances de musculation proposées par le club où je travaillais, les footeux professionnels arrivaient souvent 1H30 avant l’entraînement du groupe. Ils enchaînaient leur rituel d’exercices individualisés surtout orienté prévention des blessures ! On n’accède pas à l’élite et surtout on n’y reste pas quand l’âge avance sans prépa physique !
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