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MÉDECIN DE LIGUE 1, C’EST DU BOULOT !

Dernière mise à jour : 26 mai 2023

Franck LE GALL est médecin de l’équipe de football de Lille, le LOSC. Il prend en charge la santé et les blessures des vedettes du ballon rond. En quoi consiste cette mission peu connue mais essentielle ? Visite atypique dans les coulisses d’un grand club !


Propos recueillis par Stéphane CASCUA

Stéphane : Comment devient on médecin de ligue 1 ?


Franck LE GALL : Je suis tombé dedans quand j’étais petit ! Mon père était footballeur professionnel puis kinésithérapeute et j’adorais le sport ! Néanmoins, j’ai opté pour des études traditionnelles, j’ai fait médecine. Mais la passion a vite repris le dessus : je me suis spécialisé en rééducation et en médecine du sport. De plus, j’ai souvent été blessé au cours de ma pratique sportive. J’ai accumulé un vrai vécu source d’expérience et de compréhension des traumatismes. Certains de mes confrères me taquinent et me disent que j’aurai pu avoir mes diplômes par équivalences ! Pendant 15 ans, j’ai été médecin au Centre Technique National du Football à Clairefontaine. Mais l’ambiance d’un club et l’ivresse d’une compétition hebdomadaire me manquaient alors j’ai sauté le pas l’année dernière (propos recueillis en juin 2009).


Quelle est votre mission comme médecin du LOSC ?


J’assure les bilans médicaux initiaux notamment je coordonne les examens cardiaques de début de saison. Un sportif de haut niveau peut très bien être porteur d’une grave malformation du cœur, c’est notre hantise ! Je prends en charge les traumatismes. Je vois tous les blessés quotidiennement, depuis le jour de la blessure jusqu’au retour dans le groupe ! Pour les petites lésions, si l’évolution est très favorable, ce peut être l’occasion d’accélérer le traitement et de gagner du temps. Pour les atteintes plus sérieuses, après opération par exemple, cet examen régulier constitue un véritable soutien « psychologique ». Le médecin d’une équipe de ligue 1 est aussi un manager. Il gère un budget, encadre une équipe paramédicale (kinésithérapeutes, podologue, ostéopathe, diététicienne), anime un réseau de correspondants spécialisés et assure la communication avec le staff technique.


Êtes-vous sollicité pour la préparation physique ?


J’établis les programmes d’entretien physique des joueurs blessés sur appareils de cardiotraining et en course à pied. Avec le préparateur physique nous concevons les séances de « retour sur le terrain » plus intensives et plus spécifiques avec ballon. Je suis moins sollicité pour la préparation des joueurs « bien portants » qui reste le domaine du préparateur physique. Néanmoins, les techniciens se rapprochent souvent de nous pour connaître l’état de forme des joueurs. Notre avis doit être aussi pertinent que possible.


Avez-vous la pression pour faire reprendre les joueurs plus vite ?


Oui et j’adore ce challenge ! Sous pression, je mets toute mon expertise et mon équipe au service de l’optimisation des délais de reprise : soins précoces et nombreux, diagnostic aussi précis que possible, traitement le plus adapté et modulable selon l’évolution, entretien physique pointu. Mais au final, je ne prends aucun risque avec la santé des joueurs. Un rapport de confiance s’établit avec le coach. Il sait que l’équipe médicale fait le maximum. Alors si le joueur n’est pas guéri, il ne rejoint pas le groupe !


Vous faites encore du sport ?


Oui, bien sûr ! Je cours, je fais des marathons et du Trail. En 2007, par exemple, j’ai terminé l’UTMB. Le tour du Mont Blanc, soit 163 kilomètres et 8900 mètres de dénivelé positif en 44 heures. C’était beau mais c’était dur ! J’ai des souvenirs plein les yeux et plein les genoux ! Au LOSC, je courre souvent avec les joueurs blessés en phase de réhabilitation. C’est l’occasion de s’entraîner un peu ! Mais aussi de discuter avec eux d’autre chose que de football et de renforcer la confiance.


Y a-t-il des moments difficiles ?


En toute honnêteté, les longs déplacements à l’extérieur ne sont pas ma tasse de thé. La logistique de préparation, le voyage, les longues mises au vert avec un groupe que l’on a déjà côtoyé tout au long de la semaine, ce n’est pas évident. Alors, c’est vrai, le week-end, parfois, je préférerais, comme tout un chacun, me retrouver chaleureusement dans le cocon familial. Mais, dès que le match s’annonce et que l’action reprend, la passion pour mon métier et pour le football m’envahit à nouveau et je m’y sens bien !


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