Sylvie a 22 ans. Jolie, énergique, elle joue au volley à haut-niveau. Il y a 8 jours, au cours d’un tournoi, elle a été victime d’une belle entorse de cheville. Depuis, son articulation reste gonflée, elle joue en serrant les dents et elle souffre de plus en plus. Elle vient me consulter pour faire le point et probablement… pour que je la rassure et cautionne son attitude… quitte à faire un miracle ! L’interrogatoire et l’examen ne nous oriente pas vers une blessure banale. Le pied a basculé dans le sens inhabituel. Le péroné s’est écarté du tibia. On parle d’«entorse péronéo-tibiale inférieure ». En cas de poursuite de l’appui et en l’absence d’immobilisation stricte, l’espace entre ces 2 os augmente.
La cheville ballote, les douleurs durent des mois et le cartilage s’use inexorablement et précocement. L’arthrose menace ! Je lui explique cette évolution malheureuse pour la convaincre d’accepter une immobilisation stricte par résine. Elle se rebelle et part sur la tirade classique : « Il y a un match important ! L’entraîneur va penser que je n’ai aucune volonté ! Il faut que je joue ! ». Je rétorque : « Non ! Mais rassure-toi, je vais faire mon boulot, je vais dire à ton coach que c’est moi qui t’arrête, je vais encaisser la pression… je vais aussi te protéger contre toi-même et je vais te soigner ! ». Quelques jours après avoir ronchonné, à la consultation suivante, Sylvie m’interpelle : « Merci Doc, ça va déjà mieux ! Pour tout vous dire, je sentais bien qu’il s’était passé quelque chose de sérieux dans ma cheville et qu’un traitement rigoureux s’imposait ! ».
Par le docteur Stéphane Cascua, médecin du sport.
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